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Des milliers de villages sont affectés par de graves pénuries alimentaires

Pounding millet in the village of Boukanda, 50km west of Niamey, capital of Niger Boureima Balima/IRIN
Alors que près de la moitié de la population du Niger n’a déjà pas suffisamment à manger, le gouvernement a annoncé une pénurie de 692 501 tonnes de céréales à la suite d’un autre épisode de grave sécheresse dans l’ensemble du Sahel.

Le gouvernement a dit qu’il avait besoin de 3,8 millions de tonnes de céréales pour nourrir six millions de personnes réparties dans 6 981 villages, ce qui correspond à 49,4 pour cent des zones affectées.

Dans une étude menée en novembre 2011, le système d’alerte précoce (SAP) du gouvernement a estimé à 3,8 millions de tonnes – soit 27 pour cent de moins qu’en 2010-2011 – la production céréalière brute d’« hiver » de millet, de sorgho, de riz, de blé et de fonio (l’une des plus anciennes céréales d’Afrique de l’Ouest) pour 2011-2012. La production céréalière de la saison dernière était d’environ 3,2 millions de tonnes.

Le SAP, qui suit l’évolution et émet des prévisions sur les besoins en matière de sécurité alimentaire, a identifié trois régions importantes qui sont en situation de déficit : Tillabéri, dans l’ouest ; Agadez, dans le nord ; et Diffa, dans l’est. Ces régions présentent, respectivement, des déficits de 164 146 tonnes, 123 576 tonnes et 68 115 tonnes [de céréales].

Boukanda, une localité de 1 000 habitants située à environ 50 kilomètres à l’ouest de la capitale, Niamey, est l’un des nombreux villages nigériens dont les habitants souffrent d’insécurité alimentaire et qui ont été largement abandonnés par les jeunes.

« Les personnes valides et les jeunes du village ont préféré aller vivre dans les grandes villes ou à l’étranger. Ils n’avaient plus rien à faire ici », a dit Adamou Talba, le marabout de Boukanda.

Seules quelques familles « plus riches » pilent du sorgho au lieu du millet, l’aliment de base des habitants du village. Ces personnes disposent encore de maigres réserves, mais celles-ci s’épuiseront bientôt.

« Il ne reste plus grand-chose dans le grenier », a dit Balkissa Adamou, un villageois.

Le chef du village de Boukanda, Seyni Seydou, a dit que les pluies avaient cessé au moment précis où les plantes avaient besoin d’eau, et que les sauterelles et d’autres insectes avaient fini de détruire les cultures.

« Dans notre village, certaines personnes n’ont obtenu que sept boisseaux [de céréales], alors qu’elles pouvaient auparavant en récolter près de 700 », a-t-il ajouté. Selon le SAP, la localité de Boukanda est déficitaire à plus de 90 pour cent.

Appels à l’aide

Préoccupé par la situation actuelle, Cheick Boureima Abdou Daoud, un citoyen du Niger, a donné 3 000 tonnes de céréales pour contribuer aux efforts de secours. « Je veux donner l’exemple et encourager d’autres citoyens du Niger qui peuvent se le permettre à aider eux aussi ceux qui sont dans le besoin », a-t-il dit.

Contrairement aux gouvernements précédents, qui refusaient généralement de reconnaître l’existence des crises alimentaires, le gouvernement actuel a demandé, en août 2011, 100 milliards de francs CFA (environ 198 millions de dollars) d’aide.

En septembre 2011, le président Mahamadou Issoufou s’est adressé en ces termes à l’Assemblée générale des Nations Unies : « Sachant d’ores et déjà que la présente campagne agricole va être très déficitaire, nous avons décidé [...] d’alerter la communauté internationale. Je voudrais, du haut de cette tribune, renouveler notre appel en vue d’aider le Niger ».

Les bailleurs de fonds ont promis de mettre la main à la poche et les Nations Unies ont lancé un processus d’appels consolidés (CAP) pour récolter 229 millions de dollars.

« Le CAP vise à assurer l’aide humanitaire et à renforcer la résilience de millions d’hommes, de femmes et d’enfants vulnérables », a dit le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au Niger Guido Cornale, qui agit également à titre de coordinateur humanitaire dans le pays.

bb/oss/cb-gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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