« [Après] que j’ai trouvé les éléphants mangeant mes récoltes dans le jardin, j’ai commencé à taper sur un bidon vide pour les effrayer mais un des gros éléphants a essayé de m’attaquer. J’ai eu de la chance parce que j’ai couru entre les arbres et l’éléphant s’est arrêté. J’ai abandonné mon potager de millet et de riz », a dit à IRIN Mateo Ojok, un habitant du village de Gony Cyoko dans le district de Nwoya.
« [La vie dans] cet endroit est une lutte contre les éléphants. Ils nous rendent la vie dure, ils sont vraiment agressifs ».
Les anciens déplacés ont quitté les camps de protection du gouvernement mis en place durant les plus fort des attaques des rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) dans le nord en 2006, pour s’installer dans les régions de Koch-Goma, Alero, Corner Nwoya, Anaka, Purongo, Ongako et Alokolum à Nwoya.
Mais le gouvernement local est mal équipé pour s’occuper du problème des éléphants, a dit Okello Oryema, responsable du district de Nwoya.
Le conflit entre les humains et la faune a fait des victimes – deux personnes ont été tuées et 11 autres blessées par les éléphants à Nwoya en juillet.
Les éléphants se déplaçaient librement dans Nwoya avant l’arrivée des personnes déplacées, a dit à IRIN Tom Okello Obong, forestier en chef avec les Services ougandais de la faune au Parc Murchinson.
« Les éléphants sont très intelligents ; ils ont un instinct naturel fort. Ils connaissent cet endroit depuis tant d’années », a dit M. Obong.
En août et en septembre, les troupeaux d’éléphants traversent en grand nombre les champs de culture, causant des pertes importantes pour les récoltes – un éléphant adulte peut manger de 350 à 500 kilos de fourrage par jour, selon M. Obong ; « c’est pour cela qu’ils ont tellement endommagé les récoltes dans cette zone ».
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture estime que le coût annuel des raids des éléphants dans les récoltes en Afrique s’élève, par fermier concerné, de 60 dollars en Ouganda à 510 dollars au Cameroun.
Avec des financements provenant de l’ONG CARE International et des Services de la faune, les anciens déplacés espèrent creuser une tranchée sur 24 km, de trois mètres de large et de quatre mètres de profondeur, le long de certaines des zones bordant le parc afin de contrôler les mouvements des éléphants.
« Peut être qu’elle [la tranchée] aidera à diminuer leurs traversées », a dit à IRIN Gloria Akisa Amanue, la coordinatrice de programmes pour CARE International dans le district de Gulu, aussi dans le nord. « Nous aurions dû creuser une tranchée autour de tout le parc mais nous n’avons pas l’argent ».
Selon M. Obong, la mesure la plus appropriée consisterait en une barrière électrifiée autour du parc mais cela est cher et demanderait une fourniture ininterrompue en électricité.
Des responsables des Services de la faune ont aussi utilisé d’autres mesures pour chasser les éléphants, y compris du piment fort, tirer des coups de feu pour les effrayer et brûler des excréments d’éléphant, tout en sensibilisant les habitants sur les manières de réduire les attaques. Le piment fort peut être planté autour des cultures que les éléphants aiment manger ou être brûlé avec des excréments d’éléphants pour faire une fumée âcre.
Le 5 décembre, trois éléphants, qui seraient parmi les meneurs du troupeau, ont été équipés de colliers émetteurs pour être suivis. « Si cela réussit, nous devrions être en mesure de surveiller leurs mouvements à chaque seconde, où qu’ils soient. S’ils s’éloignent du parc, ils y seront reconduits avant de causer des dommages », a ajouté M. Obong.
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