Les familles reçoivent des rations d’aliments secs qui doivent leur durer deux semaines. « Mais est-ce suffisant pour toute une famille ? », demande-t-elle à un responsable des autorités publiques du district. N’ayant pas obtenu de réponse directe, elle demande : « Est-ce que ça leur dure ? ». Un employé des Nations Unies pose la question à un bénéficiaire en sindhi. Il semble que les rations ne suffisent que pour une semaine ; Mme Amos assure au bénéficiaire qu’ils tenteront de répondre à ce problème.
Un responsable des autorités publiques du district explique qu’il est débordé. Mme Amos compatit et offre son soutien. Il se plaint que l’administration n’a reçu qu’une petite partie des fonds dont elle a besoin. Elle avance que le pays compte beaucoup d’autres administrations dans le besoin.
Nous sommes le 9 septembre, premier jour de Mme Amos au poste de directrice du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et de plus haut responsable humanitaire des Nations Unies, et cette catastrophe humanitaire compte parmi les plus graves du monde. Mme Amos a-t-elle l’impression de faire son baptême du feu ?
« Je ne me sens pas débordée », explique-t-elle. Gérer les catastrophes fait partie de son travail. Elle est là, officiellement, pour remonter le moral de la communauté humanitaire qui s’efforce d’intervenir face aux inondations, pour évaluer la réponse et aider à combler les lacunes.
Mme Amos admet que rien ne prépare vraiment à une catastrophe d’une telle ampleur. Depuis l’hélicoptère du Programme alimentaire mondial (PAM), atterri sur une bande de terre épargnée par les eaux de l’Indus, à Haibat Bund, les images télévisées des crues au Pakistan prennent vie. La mer et le fleuve semblent s’être unis pour consumer la majeure partie du Sind.
Le déplacement sur le terrain est épuisant. Mme Amos prend le temps d’accorder des entretiens aux grandes chaînes d’actualité. Le reporter de la BBC lui pose quelques questions personnelles et la discussion prend une tournure surréelle lorsque Mme Amos (devant plusieurs kilomètres de villages submergés) confie aux téléspectateurs de la chaîne qu’elle aime danser, adore la cuisine italienne et n'a pas encore trouvé de logement à New York.
Le relèvement
A ceux qui critiquent la lenteur de la réponse face à la catastrophe, elle répond qu’il est difficile de gérer l’augmentation constante du nombre des victimes, mais que « nous devons également développer nos capacités ». Au sujet du financement, les bailleurs sont conscients de la complexité de cette crise, et les provinces gèrent différents stades de la catastrophe : certaines régions du pays en sont encore au stade des secours d’urgence, tandis que d’autres ont atteint la phase de relèvement rapide.
Mme Amos note qu’en matière de financement, les réactions des bailleurs pourraient être stimulées encore davantage si les problèmes relatifs à l’accès, aux capacités et aux différentes phases de la catastrophe faisaient l’objet d’une communication plus efficace.
L’appel de fonds révisé, qui sera lancé cette semaine en faveur des opérations humanitaires menées au Pakistan, sera axé sur le rétablissement. Mme Amos, à peine rentrée du terrain, consultera ses collègues des Nations Unies à New York pour envisager les stratégies efficaces à mettre en œuvre face à une dévastation de cette ampleur.
L’hélicoptère ramène Mme Amos à Sukkur, grande ville du Sind. Après une courte pause, on la conduit dans deux camps soutenus par les Nations Unies et les organisations humanitaires.
Alors que le mercure continue de grimper, Mme Amos a encore d’autres questions à poser et d’autres réunions prévues.
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