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Deux ans après le cyclone, les moyens de subsistance au cœur des besoins

Farmer Hla Shwe showing paddy plants destroyed by rats in a field in the Ayeyarwady Delta Contributor/IRIN
Les habitants du delta de l’Ayeyarwady, la zone la plus affectée par le cyclone Nargis, savaient depuis longtemps que l’aide alimentaire cesserait au bout de deux ans, et certains, comme Sein Hla, 55 ans, plaident en faveur de l’autosuffisance plutôt que de l’aide.

« Nous ne pouvons pas toujours compter sur l’aide alimentaire », a-t-elle dit. « Nous devons nous suffire à nous-mêmes afin d’avancer ».

Le cyclone Nargis a détruit la maison de Sein Hla, tué cinq membres de sa famille et plus de 600 habitants de son village, Kun Thee Chaung, dans le district de Bogalay.

Aujourd’hui, le mari et le fils de Sein Hla cultivent six hectares de terre, tandis qu’elle vend des snacks dans la hutte provisoire que la famille a construite, mais ils sont maintenant endettés.

Les agriculteurs empruntent souvent de l’argent à des vendeurs de riz ou des propriétaires de rizeries afin d’acheter des semences de riz, des engrais et du carburant. D’après le rapport mensuel conjoint du gouvernement du Myanmar, de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est et des Nations Unies, l’accès au crédit à des conditions raisonnables ou le financement direct aideraient beaucoup les agriculteurs à remplacer les biens qu’ils ont perdus.

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« Nous pouvons travailler à la ferme comme avant, mais nous avons toujours besoin d’emprunter à d’autres pour couvrir les coûts d’exploitation », a dit Sein Hla. « Nous espérons rembourser les emprunts bientôt ».

Avant Nargis, les agriculteurs embauchaient un travailleur pour quatre hectares, le rémunéraient 1,50 à deux dollars par jour, et fournissaient également du riz et un logement à sa famille.

Mais aujourd’hui, les emplois sont rares et les moyens de subsistance des personnes retournées constituent un des problèmes les plus urgents depuis que le cyclone a dévasté le delta de l’Ayeyarwady en mai 2008.

Le rétablissement des « activités génératrices de revenus, [qui] est crucial pour les moyens de subsistance des ménages sans terre, est encore faible », a averti le rapport.

« Si le soutien aux activités constituant des moyens de subsistance n’est pas poursuivi, beaucoup de progrès réalisés depuis Nargis risquent d’être perdus », d’après le rapport.

Selon le gouvernement et des organisations humanitaires, 71 pour cent des membres des ménages sont dépendants du travail temporaire ou saisonnier.

Agriculteurs et pêcheurs

Les habitants du delta étant majoritairement agriculteurs ou pêcheurs, restaurer les moyens de subsistance permettrait non seulement de créer des emplois, mais aussi de produire de la nourriture qui servirait à une consommation immédiate, a dit Tesfai Ghermazien, de l’Organisation de l’alimentation et de l’agriculture (FAO) des Nations Unies au Myanmar.

« La solution durable est de les rendre productifs, pas [de distribuer] de l’aide alimentaire », a-t-il dit, notant que les distributions alimentaires doivent être accompagnées de la restauration des moyens de subsistance.

Depuis que la région a été frappée par la tempête de catégorie quatre, d’importants efforts humanitaires ont permis d’apporter une aide alimentaire à environ 1,1 million de personnes, et de reconstruire ou réhabiliter plus de 162 000 maisons, d’après un rapport publié cette semaine.

Women buying fish in Kun Thee Chaung Village, Bogale Township. Fishing is a major part of the local economy
Photo: Mon Mon Myat/IRIN
Des femmes achetant du poisson dans le village de Kun Thee Chaung, dans la commune de Bogalay. La pêche est une composante majeure de l’économie locale
Plus de 344 000 foyers ont reçu une aide agricole, et quelque 25 000 embarcations de pêche ont été distribuées, mais les moyens de subsistance manquent encore gravement de financements.

« Le monde a tourné son attention vers d’autres catastrophes, et c’est [une des raisons qui] expliquent pourquoi les financements ne nous parviennent pas », a dit Thierry Delbreuve, directeur du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Myanmar.

D’après lui, la population du delta est résiliente et, traditionnellement, ne choisirait pas de recevoir l’aide internationale.

« Si nous avons les fonds requis, cela leur donnerait l’impulsion [dont ils ont besoin] pour réellement reconstruire leurs vies », a-t-il dit.

D’après le rapport conjoint d’avril, environ 150 millions de dollars sont nécessaires pour restaurer les moyens de subsistance. Dans les 11 communes les plus affectées, les agriculteurs ont perdu 227 000 buffles et vaches, dont seulement 5 423 ont été remplacés au cours des deux dernières années. De tous les secteurs, l’agriculture est « celui qui est le moins financé, bien que les moyens de subsistance de 90 pour cent de la population du delta dépendent de l’agriculture et/ou de la pêche », a dit M. Ghermazien, de la FAO.

mm/at/ds/mw/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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