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Les dernières à manger

Women and girls often get less to eat, as they are considered to need less food than men and boys Kamila Hyat/IRIN
« Nous, les filles, et nos mères, nous mangeons une fois que mes cinq frères, mon cousin et nos pères ont fini de manger. Parfois il ne reste presque plus rien à manger - mais nous avons l’habitude », a dit à IRIN Nasreena Bibi, 12 ans, originaire de la région tribale de Bajaur, dans le nord-ouest du Pakistan.

Sa famille vit depuis début 2009 chez un oncle dans la ville de Kohat, dans la province de la Frontière du Nord-Ouest (PFNO), après avoir fui les affrontements entre l’armée et les militants talibans.

Avec sa mère, Nasreena aide sa tante à cuisiner pour les 14 personnes qui vivent dans la maison de quatre pièces. Mais comme les autres filles et femmes, elle ne mange qu’une minuscule portion de ce qu’elle prépare.

« Ce schéma est courant dans beaucoup de foyers. Les femmes et les filles ont moins à manger parce qu’on considère qu’elles ont besoin de moins de nourriture que les hommes », a dit Aisha Bibi, 40 ans, travailleuse de la santé. « Nous essayons d’informer les gens sur les risques encourus si les femmes enceintes, ou les filles qui deviendront mères un jour, n’ont pas suffisamment à manger ».

Quelque 12 pour cent des enfants examinés chez les familles déplacées et leurs hôtes souffrent de malnutrition modérée ou aiguë, les filles représentant 58 pour cent des enfants affectés, d’après un bulletin d’information humanitaire du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) daté du 2 avril.

D’après Mme Bibi, les problèmes nutritionnels pourraient être aggravés par la « situation alimentaire tendue » que connaissent les foyers accueillant des déplacés depuis de nombreux mois.

Selon les statistiques officielles du gouvernement, le taux de malnutrition est de 13 pour cent dans les Régions tribales administrées au plan fédéral et dans les zones de la PFNO où sévit le conflit.

L’UNICEF cible les jeunes enfants et les mères

« Dès que nous avons un œuf ou deux sous la main, je les cuisine pour mon mari, parce qu’il doit travailler dur »
Cependant, des agences humanitaires se sont attaquées au problème, et il semble que des progrès aient été faits.

« Au début 2009, le taux de malnutrition aiguë dans les camps de déplacés était d’environ 17 pour cent, mais à la fin de l’année, il était d’environ 11 pour cent », a dit Muhammad Rafiq, spécialiste des programmes au bureau de Peshawar du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). « Ce progrès peut être attribué à l’effort fourni en termes de distributions alimentaires générales, d’interventions sur le plan de la nutrition thérapeutique ou complémentaire, d’approvisionnement en eau potable et d’amélioration des services de santé et d’assainissement dans les camps de déplacés et les communautés affectées ».

En collaboration avec le ministère de la Santé et les ONG partenaires, l’UNICEF se concentre, à travers des programmes communautaires, sur la lutte contre la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes ou allaitant leur enfant.

« Le programme s’attaque également aux carences en micronutriments via la distribution de poudre à micronutriments multiples aux enfants – et de comprimés aux femmes enceintes ou allaitant leur enfant –, de traitements vermifuges, et de compléments de vitamine A », a dit M. Rafiq.

Quelque 6 179 femmes enceintes ou allaitant leur enfant, ainsi que 15 036 enfants, sont inscrits à un programme de nutrition complémentaire mené par des organisations humanitaires, d’après OCHA.

« Je sais que j’ai besoin de bien manger. Les médecins que j’ai vus au camp de Jalozai à Nowshera, où nous avons vécu pendant une courte période, m’ont dit que j’avais besoin d’une meilleure alimentation. Mais où la trouver ? Dès que nous avons un œuf ou deux sous la main, je les cuisine pour mon mari, parce qu’il doit travailler dur », a dit Haseeba Bibi, 35 ans, déplacée de la région d’Orakzai, qui a récemment donné naissance à un troisième enfant. Elle vit actuellement chez une famille d’accueil en proche banlieue de Kohat.

« Nous sommes trop pauvres pour nous soucier de notre bien-être, et les gens qui sont restés chez eux, dans la zone du conflit, sont encore plus à plaindre », a-t-elle dit.

kh/ed/cb/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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