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Des milliers de personnes ont besoin d’assistance alimentaire

A food crisis in northern Burundi’s Kirundo province – the result of failed rains – has prompted many women to make a long daily commute to neighbouring Rwanda, where a day’s work in a field earns them just enough money to feed their family for a Judith Basutama/IRIN
One of the regions most affected by the food deficit is Bugesera, covering the northern provinces of Kirundo and part of Muyinga provinces
Dans le nord du Burundi, à cause du manque de pluie, des dizaines de milliers de personnes ont besoin d’assistance alimentaire et un grand nombre de gens sont partis chercher du travail au Rwanda voisin pour gagner assez d’argent pour nourrir leur famille.

Dans la province de Kirundo, 35 710 foyers (soit environ 180 000 personnes) ont besoin de nourriture et de semences, selon des officiels du gouvernement et des agences des Nations Unies*, qui ont visité la province la semaine dernière.

« Il est clair que la population de Busoni, Bugabira et d’une partie de Kirundo sont confrontées à une pénurie alimentaire qui peut même empirer si rien n’est fait », a dit Floribert Kubwayezu du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Charles Dei, le coordinateur humanitaire au Burundi, qui est également le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) pour le pays, a dit à IRIN que le manque de pluie avait affecté de manière négative la récolte de janvier d’haricots et de maïs. Cette saison représente 35 pour cent de la production alimentaire totale du Burundi.

Les pluies ont cessé juste après que les récoltes ont été plantées et elles n’ont pas reprises jusqu’à la mi-février, alors de nombreux fermiers n’ont rien à récolter, a dit à IRIN Benoît Miburu, le secrétaire de la commune de Busoni.

Résultat, le peu de nourriture en vente dans les marchés locaux est souvent importé et donc cher. Alors qu’un kilo de haricots se vend habituellement autour de 300-350 francs (soit 0,30 dollar), le prix atteint 900 francs actuellement au marché de Gatare.

In response to failed harvests resulting from low rainfall, farmers in Burundi’s Kirundo province have been diversifying their crops – growing onions like these, for example – and planting on the shores of lakes
Photo: Judith Basutama/IRIN
En réponse au manque de récoltes à cause des faibles chutes de pluie, les fermiers à Kirundo ont diversifié leurs récoltes – cultivant des oignions par exemple – et plantations sur les rives des lacs
Stratégies d’adaptation

De nombreux habitants des communes touchées se rendent au Rwanda pour chercher de la nourriture ou du travail.

« A Rwabikara et Marembo, dans la région de Gasenyi, vous pouvez voir chaque matin 500 personnes partant et revenant le soir après une journée de travail au Rwanda », a dit Louis Ciza, un agronome d’Action Agro Allemande, une organisation non-gouvernementale allemande.

Domitille Vuguziga, veuve, faisait partie des nombreuses personnes vues par IRIN en train de rentrer du Rwanda jusqu’à chez elles, après une longue journée de travail, et un trajet encore plus long.

« Je suis partie d’ici à deux heures du matin et j’arrive là-bas à six heures. Je travaille jusqu’à [la mi-journée] », a-t-elle dit, expliquant qu’elle était payée juste assez pour se nourrir et nourrir ses enfants pour une journée.

Ce maigre filet de sécurité ne fonctionnera pas en mars et en avril, quand il n’y aura rien à récolter au Rwanda.

Et même actuellement, ce n’est pas une option viable pour certains, comme Pascaline Kanziza, 57 ans, qui s’occupe de son mari malade et d’une fille de 12 ans dans la commune de Busoni. « Je ne suis pas capable d’aller au Rwanda comme les autres. Alors j’essaye de trouver du travail ici et là mais à mon âge ce n’est pas facile à obtenir. Ils préfèrent de jeunes gens qui sont capables de travailler. S’ils me voient travailler, ils me disent généralement de ne pas revenir le lendemain, même s’il y a toujours du travail ».

Les conditions [de vie] à Kirundo ont forcé de nombreuses personnes à aller vivre ailleurs en permanence.

« Quand ils voient qu’il n’y a pas d’autre option, ils partent. Certains vendent d’abord le toit de la maison ou le bétail à des prix très bas, juste pour avoir de la nourriture. Sur la colline de Murambi seule [dans la zone de Gasenyi], 253 familles ont fui le pays depuis janvier », a dit M. Miburu à IRIN.

Mais M. Dei, le coordinateur humanitaire, a dit que la situation à Kirundo n’était pas aussi mauvaise que durant certaines années précédentes. « Le nombre de gens qui partent est en baisse », a-t-il dit.

There’s not much for sale in the markets of northern Burundi’s Kirundo province after a drought during one of the main growing seasons of the year. Much of what is available is imported and therefore expensive
Photo: Judith Basutama/IRIN
Il n’y a pas grand chose à vendre sur les marchés de la province de Kirundo après une sécheresse durant l’une des principales saisons de pousse de l’année. La plupart de ce qui est disponible est importé et donc cher
Réponse

M. Dei a indiqué que l’assistance alimentaire serait d’abord envoyée aux personnes les plus vulnérables : les enfants en dessous de cinq ans, les gens souffrant de maladies chroniques, les personnes âgées, les femmes enceintes et les femmes en train d’allaiter. « Nous allons aussi identifier des activités ‘travail contre nourriture’ par lesquelles nous pouvons injecter plus de nourriture pour [dissuader] les gens de partir », a-t-il ajouté.

De nouveaux systèmes de distribution de semences et une meilleure gestion de l’eau sont nécessaires pour atténuer les effets de future sécheresse, selon les travailleurs humanitaires.

Dans le cadre d’un projet à long terme déjà fonctionnel, avec l’aide d’Agro Action Allemande et le financement du Fond des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), des fermiers cultivent des légumes sur les rives du lac Cohoha dans la commune de Busoni. La mission des Nations Unies a recommandé que le projet soit étendu aux rives d’autres lacs.

*FAO, PAM, OCHA, Organisation mondiale de la santé, UNICEF, PNUD et leurs organisations partenaires

jb/am/mw/sk 

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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