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Les donateurs vigilants suite aux menaces du Président

Robert Mugabe. IRIN
Le président zimbabwéen Robert Mugabe a averti qu’il pourrait nommer des ministres par intérim pour combler le vide laissé au sein du gouvernement d’union nationale par le « désengagement » du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) ; une menace qui pourrait inciter les bailleurs à reconsidérer leurs financements, a dit à IRIN un haut responsable d’un des principaux pays donateurs.

« Nous surveillons encore l’évolution de la situation. Aucune décision n’a été prise en vue de nommer des ministres par intérim, mais cela n’enverrait certainement pas le bon message, et pourrait inciter les bailleurs qui souhaitent voir la situation s’améliorer au Zimbabwe à reconsidérer leurs engagements financiers auprès du gouvernement inclusif », a déclaré le responsable, sous couvert de l’anonymat.

L’Accord politique global (APG), signé en septembre 2008, avait ouvert la voie à la formation du gouvernement d’union nationale, en février 2009. « Lorsque l’Accord politique global a été signé... nous avions dit, à l’époque, que nous serions attentifs pour voir si l’APG serait pleinement mis en œuvre », a noté le responsable.

Morgan Tsvangirai, Premier ministre et leader du MDC, a cessé d’assister aux réunions du cabinet le 16 octobre 2009, invoquant les atermoiements du président Mugabe, qui tardait à assermenter les gouverneurs des provinces, et le harcèlement constant dont seraient victimes les membres et les responsables du MDC.

Le MDC pense également que le maintien en fonctions du procureur général et du gouverneur de la Banque de réserves – deux alliés déclarés du président Mugabe -s’inscrit en violation de l’APG.

« Son Excellence [M. Mugabe] risque de devoir envisager de nommer des ministres à titre intérimaire aux ministères principaux, pour que la saison agricole se passe bien et pour la relance économique générale », a déclaré Webster Shamu, le ministre de l’Information, après le désengagement du MDC.

L’adoption du gouvernement d’union n’a pas été sans heurts, loin s’en faut, mais le désengagement du MDC représente le plus grave échec venu compromettre les relations entre les partenaires réunis au sein de ce jeune gouvernement d’union nationale et la tentative de ce gouvernement de sortir le Zimbabwe de l’abîme économique dans lequel il a sombré – près de sept millions d’habitants dépendaient de l’aide alimentaire des bailleurs au cours du premier trimestre 2009.

L’organe de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) sur la politique, la défense et la sécurité se réunit le 5 novembre à Maputo, capitale du Mozambique, pour débattre des évolutions observées au Zimbabwe.

La troïka de cet organe se compose du président mozambicain Armando Guebuza, du président zambien Rupiah Banda, et du roi du Swaziland Mswati III, dernier monarque absolu d’Afrique subsaharienne. Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo et de la SADC, s’est déjà rendu au Zimbabwe pour tenter de sortir le pays de l’impasse.

Le portefeuille zimbabwéen des finances fait aussi, à l’heure actuelle, l’objet d’une guerre de clans entre le MDC et la ZANU-PF, le parti de Robert Mugabe. « D’abord, nommer des ministres par intérim serait illégal et anticonstitutionnel ; cela ferait capoter l’APG », a déclaré à IRIN Tendai Biti, ministre des Finances.

« Cela représenterait une violation de l’Accord politique global, qui a créé le gouvernement inclusif de transition. Il faut comprendre que le MDC ne s’est désengagé qu’à l’égard de la ZANU-PF, pas du travail gouvernemental. Nous allons tous à nos bureaux pour travailler », a-t-il expliqué.

Le travail gouvernemental se poursuit

« La manière dont nous travaillons n’a en rien changé ; nous créons des cadres en vue d’introduire une bonne gouvernance et d’assurer une responsabilité, pour éviter [l’usage abusif] des fonds. Les fonds sont placés dans un fonds commun pluri-bailleurs : il faut se consulter et se mettre d’accord sur la manière dont ils sont dépensés ».

Pour le professeur Arthur Mutambara, Vice-Premier ministre et leader d’une faction dissidente du MDC, la décision de M. Tsvangirai de boycotter le gouvernement pourrait s’avérer contreproductive.

« Si des décisions sont prises au sein du gouvernement, même si d’autres ont boycotté la réunion, ils seront tenus de les respecter », a-t-il déclaré. « Alors, ce que nous faisons, c’est nous battre contre les mauvaises décisions, tout en agissant en conciliateurs entre Morgan Tsvangirai, le Premier ministre, et le président Robert Mugabe ».

dd/go/he/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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