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La situation humanitaire s’aggrave après une très courte trêve

A UNICEF aid convey in Yemen. Unsafe roads are complicating the process of delivering aid to uprooted civilians Adel Yahya/IRIN
 Au nord du Yémen, la situation des milliers de familles déplacées continue de se détériorer après une trêve, le 4 septembre, entre les troupes du gouvernement et les rebelles chiites, qui avait été accordée pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, mais qui n’a pas duré plus de quatre heures.

D’après le ministère yéménite de la Défense, le gouvernement a décidé de suspendre son offensive militaire contre les rebelles dirigés par Abdul-Malik al-Houthi, en réponse aux appels des organisations humanitaires internationales ou locales, afin de permettre à ces dernières d’accéder aux populations victimes du conflit.

Les agences humanitaires avaient déclaré qu’elles distribueraient davantage de nourriture et de produits de première nécessité aux civils déracinés de Saada et des provinces voisines, à la condition que les deux parties au conflit respectent la trêve annoncée par le gouvernement.

« La décision d’interrompre les opérations militaires était bienvenue, car elle facilitait l’accomplissement de notre mission, qui consiste à accéder aux familles déplacées et à leur distribuer de l’aide alimentaire », a expliqué à IRIN Maria Santamarina, responsable de la communication au Programme alimentaire mondial (PAM).

Mohammed Abdussalam, porte-parole de l’administration d’Abdul-Malik al-Houthi, chef des rebelles, a déclaré que la décision du gouvernement était une étape positive, tout en ajoutant : « cependant, le gouvernement aurait plutôt dû déclarer la fin de la guerre. Nous sommes plus attachés à la paix que le gouvernement… nous prenons en considération les souffrances des déplacés qui vivent dans les camps, privés des produits nécessaires à leur survie. »

An estimated 150,000 are displaced in the Governorates of Saada, Amran, al-Jawf and Hajjah. This number includes persons displaced by previous rounds of fighting, many of whom have been forced into second or third displacement
Photo: OCHA
On estime à 150 000 le nombre de déplacés dans les gouvernorats de Saada, Amran, al-Jawf et Hajjah. Ce chiffre inclut les personnes déplacées lors des précédents affrontements, qui ont souvent dû être déplacées à deux voire trois reprises
Trêve rompue

Alors que les deux parties au conflit semblaient tenir à respecter la trêve, celle-ci n’a pas duré longtemps.

Le Comité suprême de sécurité du gouvernement (CSS), qui rassemble des membres hauts placés des ministères de la Défense et de l’Intérieur et est présidé par le président Ali Abdullah Saleh, a annoncé que des dizaines de soldats et tireurs du mouvement al-Houthi avaient perdu la vie dans des affrontements déclenchés par les rebelles dans la soirée du 4 septembre, quatre heures seulement après le début de la trêve.

M. Abdussalam a reconnu que les combattants rebelles du district de Harf Sufyan, dans la province d’Amran, n’avaient pas été informés de la trêve, mais a reproché au CSS d’avoir trop hâtivement tenu M. al-Houthi et ses partisans responsables de la rupture de la trêve.

D’après Mme Santamarina, Islamic Relief, organisation partenaire locale du PAM, recherchait des couloirs humanitaires non risqués afin de distribuer quelque 935 tonnes métriques d’aide alimentaire du PAM, provisoirement stockées dans la ville de Saada, à des déplacés vivant dans des camps ou dans des familles d’accueil à travers toute la ville.

« Le PAM accumule des stocks à Saada, et se prépare à distribuer des rations de nourriture supplémentaires, en fonction du niveau de sécurité obtenu », a-t-elle déclaré, précisant que d’autres camions de cargaisons alimentaires étaient prêts à quitter Sanaa, la capitale, pour diverses destinations dans la province d’Amran, dès que les listes d’inscription des déplacés auraient été vérifiées. « Cependant, nous avons été choqués d’apprendre la rupture de la trêve. »

Saada inaccessible

Les habitants de Saada pris au piège par les affrontements incessants – dont 35 000 déplacés – sont ceux qui sont le plus dans le besoin, a dit aux médias Andrej Mahecic, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Les journalistes ne peuvent pas obtenir d’informations précises sur ce qui se passe dans cette ville instable, en raison des restrictions imposées aux médias par le gouvernement, telles que les perturbations des réseaux de téléphonie mobile et d’Internet, ou encore le blocage des routes menant à la ville, a indiqué M. Mahecic.

Depuis le 12 août, les habitants de Saada n’ont ni eau ni électricité. « Les réserves de vivres s'épuisent et la situation devient intenable pour les familles, dont beaucoup accueillent des amis, des proches ou des voisins déplacés par les combats de rue », a déclaré le porte-parole du HCR.

D’après les agences des Nations Unies, les hautes températures dans la journée et les pluies abondantes durant la nuit aggravent les problèmes que rencontrent les civils de Saada, dont un grand nombre observe la période de jeûne du Ramadan.

Ces agences estiment que 150 000 personnes ont dû être déplacées en raison du conflit du Nord-Yémen depuis 2004, en comptant les habitants qui ont été déplacés par les récentes hostilités.

ay/ed

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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