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Les volontaires délaissent la surveillance de la malnutrition pour leurs champs

Village health volunteer Makido Elai Sawadogo Phuong Tran/IRIN
Pendant la saison des pluies au Burkina Faso, les volontaires de santé des villages, qui contribuent au dépistage de la malnutrition dans les communautés rurales, font passer le travail agricole avant leur volontariat, d’après l’ONG Save the Children.

« Quand la pluie tombe, ils disparaissent », a dit à IRIN Kinané Victorine, membre de Save the Children chargée de la formation des travailleurs de santé des villages. « C’est difficile de compter sur eux pendant la saison des pluies, car ils ne font pas leur travail aussi bien que d’habitude. »

Mme Kinané a raconté que les travailleurs de santé devenaient plus fiables après la récolte de novembre et décembre, et de manière générale pendant la saison sèche. « Mais jusque là, leur mission de sensibilisation et de surveillance de la malnutrition passe au second plan – même pour ce qui concerne leur famille proche », a expliqué Mme Kinané, qui collabore avec des travailleurs de santé adressant des patients à quatre cliniques.

Les membres de Save the Children ont déclaré qu’ils n’avaient pas évalué combien de travailleurs de santé des villages avaient des enfants malnutris.

Depuis septembre 2008, Save the Children a entrepris de former plus de 600 volontaires nationaux de santé dans plus de 300 villages du district de Kaya, dans le centre-nord du pays, les rémunérant cinq dollars chacun par mois pour effectuer une mission de surveillance en plus de leur travail habituel pour les campagnes de vaccination.

Deux travailleurs de santé par village se sont vus remettre des bracelets gradués leur permettant de mesurer le tour de bras des enfants de moins de cinq ans tous les deux mois, afin de détecter d’éventuels signes de malnutrition. Leur rôle consiste également à s’assurer que les familles utilisent les rations alimentaires données par la clinique pour nourrir leurs enfants et non toute la famille, a indiqué Jean Nadebega, coordinateur du programme de nutrition de Save the Children au Burkina Faso.

Les familles ayant des enfants malnutris reçoivent de la farine, de l’huile et du sucre donnés par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, du savon offert par Save the Children, et des graines de haricots verts fournies par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

M. Nadebega a raconté à IRIN que pendant la saison de croissance, qui dure en général de mai à octobre, les travailleurs de santé des villages ne se consacrent à leurs activités de nutrition qu’en rentrant des champs.

A Goodo, une des sous-divisions du village de Zincko, Makido Elai Sawadogo rend visite aux familles et s’occupe de dépister les cas de malnutrition chez les 149 enfants de moins de cinq ans de la communauté. Quand IRIN lui a demandé pourquoi il avait accepté cette responsabilité malgré la lourde charge de travail que représente la saison de croissance, il a répondu : « Ce sont nos enfants. Avons-nous vraiment le choix ? »

Il rend visite, en bicyclette, à des familles habitant jusqu’à quatre kilomètres de chez lui, afin de surveiller l’état des enfants malnutris – quand il a le temps.

Il a raconté à IRIN qu’il trouvait normal de commencer par s’occuper de ses champs avant d’aller parler de nutrition à la communauté. « Si nous ne semons pas, c’est sûr que nous n’aurons pas assez à manger au moment des récoltes. Alors tout le monde aura faim. Ça ne sert pas à grand chose de parler quand c’est le moment de travailler », a-t-il expliqué en se préparant à partir aux champs, suite aux pluies de la veille.

Rencontrant Christine Ouedraogo, qui se rendait aux champs, la houe à la main et son enfant – souffrant d’une malnutrition modérée récemment diagnostiquée – sur le dos, IRIN lui a demandé si elle savait ce qu’était la malnutrition. « Je ne peux pas l’expliquer », a-t-elle répondu. « Mais je sais qu’il faut qu’elle mange la bouillie de mil qu’on m’a donnée à la clinique. »

En mai 2009, lors de la dernière campagne de mesure de tour de bras, 10 des 149 enfants de Goodo ont été identifiés comme malnutris.

D’après Save the Children, de juillet à décembre 2008, la population de Zincko présentait un taux de malnutrition aiguë de quatre pour cent, calculé selon des critères de taille, de poids et de tour de bras – ce pourcentage est inférieur à la moyenne nationale, qui est de 12,4 pour cent, d’après une étude préliminaire du gouvernement publiée en mai 2009.

pt/np/il

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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