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La mauvaise récolte de blé d'hiver pourrait aggraver la pénurie alimentaire

La fourniture d’électricité irrégulière au Zimbabwe a eu de graves conséquences sur la production du blé d’hiver du pays qui, incapable de subvenir aux besoins alimentaires de plus d’un quart de sa population, pourrait enregistrer une de ses pires récoltes.

En début d’année, la Zimbabwe Electricity Supply Authority (ZESA), la société nationale de distribution d’électricité, a imposé des coupures de courant de 20 heures aux ménages pour couvrir en priorité les besoins en électricité des systèmes d’irrigation des agriculteurs spécialisés dans la culture du blé d’hiver.

Malgré ces dispositions, la récolte a été mauvaise car, de l’avis des agriculteurs, la ZESA n’a pas été en mesure de leur assurer une fourniture d’électricité régulière.

« Il y a assez d’eau dans les digues, mais nous n’avons pas assez d’électricité pour irriguer les champs de blé d’hiver ; de nombreux  d’agriculteurs ont fait une croix sur leur production d’hiver »
« Il y a assez d’eau dans les digues, mais nous n’avons pas assez d’électricité pour irriguer les champs de blé d’hiver ; de nombreux agriculteurs ont fait une croix sur leur production d’hiver mise à mal par un déficit hydrique ou une irrigation insuffisante », a expliqué à IRIN Rensen Gasela, agriculteur de la province de Midlands et ancien directeur du Grain Marketing Board, l’office national de commercialisation des céréales.

La production du blé d’hiver devrait être bien inférieure à celle de l’année dernière qui, bien que mauvaise, avait permis de récolter 78 000 tonnes de blé, a ajouté M. Gasela.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies avait lancé la semaine dernière un appel d’urgence pour recueillir 118 millions de dollars américains afin de fournir une aide immédiate à quelque 3,3 millions de Zimbabwéens – sur les 4,1 millions d’habitants que compte le pays - qui devront faire face à de graves pénuries alimentaires pendant la période de novembre 2007 à mars 2008.

Les prévisions du PAM estimaient à quelque 128 000 tonnes la production de blé d’hiver du Zimbabwe, mais celle-ci risque d’être bien inférieure à ces estimations.

Wilson Nyabonda, président du syndicat des exploitants commerciaux autochtones (Zimbabwe Indigenous Commercial Farmers Union, en anglais), a confié au Sunday Mail, un journal gouvernemental, que les nouveaux agriculteurs avaient reçu à temps tous les produits de semence distribués par l’Etat, mais que la fourniture d’électricité irrégulière était la principale cause de leurs problèmes.

Les produits de semence ont été distribués à temps

« Pour la première fois, les agriculteurs ont reçu les semences, les engrais et les produits chimiques bien avant mai [le mois des semences] ; la plupart des agriculteurs ont également reçu leur dotation en carburant sans avoir à la payer d’avance », a-t-il affirmé au journal.

Selon M. Nyabonda, les agriculteurs ont commencé à avoir des difficultés avec leur culture de blé d’hiver lorsque la fourniture d’électricité est devenue erratique.

« C’est à partir de ce moment que les difficultés ont commencé puisque nous n’avons eu de l’électricité que pendant les premiers jours du mois de mai. Depuis lors, les agriculteurs vivent un cauchemar ».

Dans la province de Manicaland, l’Agricultural Rural Development Authority (ARDA), l’organisme mandaté pour produire des aliments de base et assurer la sécurité alimentaire du pays, a également pâti du dysfonctionnement des systèmes d’irrigation dû à l’irrégularité de la fourniture d’électricité par la ZESA, et des centaines d’hectares de semis de blé n'ont pas pu germer. Le mois dernier, les autorités ont licencié Joseph Matowanyika, le directeur général de l’ARDA.

Joyce Mujuru, le vice-président, a entrepris une tournée nationale pour visiter les centrales électriques de la ZESA et évaluer les capacités du pays à produire de l’électricité.

En raison de la grave pénurie de devises étrangères dans le pays, les autorités n’ont pas les moyens de remplacer les équipements obsolètes des centrales thermiques ; et bien que le Zimbabwe dispose d’important gisements de charbon, il ne peut les exploiter car le manque de devises étrangères rend également difficile l’entretien et le remplacement du matériel d’exploitation des mines.

dd/go/he/ads


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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