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La FAO et le PAM invités à faire une évaluation de la sécurité alimentaire

Sur invitation des autorités zimbabwéennes, une équipe mixte d’évaluation composée d’experts de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) est attendue cette semaine au Zimbabwe pour faire le point sur la situation de la sécurité alimentaire dans le pays.

Le gouvernement ZANU-PF du président Robert Mugabe a déjà prévenu qu’il n’accepterait aucune aide alimentaire assortie de conditions politiques. Et pourtant, la production agricole de cette année couvre moins du tiers des besoins alimentaires annuels du pays, un déficit dû à deux sécheresses consécutives et aux graves problèmes que connaît le secteur agricole depuis plusieurs années.

« Le gouvernement décidera certainement qui, de toutes les agences ou organisations humanitaires, sera autorisé à fournir une aide alimentaire. Nous nous sommes rendus compte qu’il y a certaines organisations qui ont tendance à faire de l’aide alimentaire un outil politique pour servir les intérêts de l’opposition [politique], mais nous ne tolérerons pas cela », a dit à IRIN le ministre de l’Agriculture, Rugare Gumbo.

« Nous traversons une période de grave sécheresse et nous constatons qu’il va falloir se résoudre à importer de la nourriture. Auparavant, une évaluation indépendante de la situation s’impose. C’est pour cette raison que nous avons fait appel au PAM et à la FAO », a-t-il ajouté.

Kisan Kunjal, responsable de l’aide alimentaire d’urgence à la FAO, a indiqué cette semaine à la presse que la mission d’évaluation allait permettre de déterminer les régions où l’aide alimentaire est nécessaire et de la quantifier.

Une équipe d’experts de la FAO et du PAM avait été expulsée du pays en 2004 après avoir été accusée par le gouvernement de divulguer des données erronées sur la sécurité alimentaire du Zimbabwe.

Le mois dernier, M. Gumbo avait dit à IRIN que même si le gouvernement avait déclaré l’année 2007 année de la sécheresse, il n’accepterait aucune aide extérieure, mais compterait sur les importations de vivres de pays comme le Malawi et l’Afrique du Sud pour combler son déficit céréalier estimé à un million de tonnes.

Toutefois, avec l’effondrement de l’économique du Zimbabwe, qui affiche officiellement un taux d’inflation de 1 700 pour cent (2 000 pour cent, d’après les chiffres non officiels), les réserves en devises étrangères du pays sont quasi-inexistantes.

L’évaluation de la sécurité alimentaire réalisée par le gouvernement a révélé que la récolte de céréales de cette année était estimée à 563 000 tonnes métriques de maïs, alors que les besoins annuels du pays sont évalués à près de 1,8 million de tonnes métriques.

A en croire M. Gumbo, le gouvernement a déjà importé « d’importantes quantités » de vivres du Malawi, et des dispositions ont été prises pour en importer davantage des autres pays voisins.

La décision d’importer du maïs intervient à un moment où il y a une pénurie régionale de cet aliment de base, a noté l’édition d’avril de l'Economic Monitor de la banque sud-africaine ABSA.

Selon ce rapport, « la production de maïs pourrait être inférieure aux prévisions ... En effet, en raison de la faible pluviométrie, le prix de la tonne de maïs se négociait début mars à plus 2 000 rands (285 dollars), avant de chuter à 1 752 rands (249 dollars) au mois d’avril ».

Renson Gasela, secrétaire chargé des affaires agricoles au sein du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le principal parti d'opposition au Zimbabwe, a accueilli favorablement la prochaine visite de la délégation de la FAO et du PAM. Elle permettra de se faire une idée précise de l’ampleur de la pénurie alimentaire qui sévit dans le pays, a-t-il indiqué.

« Le gouvernement a déjà déclaré l’année 2007 année de la sécheresse et a promis d’importer des vivres. Cependant, il est possible que les besoins alimentaires soient bien supérieurs aux capacités financières du pays, puisque l’Etat ne dispose plus de devises étrangères », a-t-il dit. 

Depuis sept ans, le Zimbabwe connaît de graves pénuries alimentaires attribuées en partie à une réforme agraire bâclée, qui a vu le gouvernement confisquer les terres des fermes d’agriculteurs blancs pour les redistribuer à des agriculteurs noirs qui n’en avaient pas, et à la sécheresse.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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