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La progression des cas de diabète inquiète les professionnels de la santé

Les cas de diabète ont considérablement augmenté en Afrique de l’Ouest au cours des dernières années, mais les structures de prise en charge de la maladie n’ont pas évolué en conséquent, ont déploré les professionnels de la santé.

Quelque sept millions d’Africains souffrent aujourd’hui de diabète, dont 3,3 millions en Afrique de l’Ouest, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Selon la Fédération internationale du diabète (FID), le taux de prévalence qui oscille actuellement entre 0,5 et 3 pour cent, pourrait croître de 95 pour cent d’ici 2010.

La croyance qui veut que le diabète est une maladie de pays riches n’est plus vraie puisque, d’ici 2025, 75 pour cent des diabétiques dans le monde vivront dans des pays en développement.

Actuellement, seuls huit pour cent des Européens et Américains souffrent du diabète.

« Aujourd’hui le problème de la suralimentation [en Afrique] progresse de manière exponentielle », a déclaré M. Stéphane Besancon, directeur des programmes de l’organisation non gouvernementale française Santé Diabète Mali.

Au Sénégal, le Centre national de lutte contre le diabète a révélé qu’en moyenne 200 nouveaux cas étaient enregistrés dans le pays dans les années 1980. En 2005, ce sont 2 411 nouveaux diabétiques qui ont été pris en charge par le centre, a déploré le Dr Marie Ka Cissé.

Augmentation des cas de diabète en zones urbaines

Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit plus assez d’insuline, une hormone qui régule le taux de sucre dans le sang. Cette maladie peut également être provoquée par l’incapacité du corps à utiliser comme il se doit l’insuline produite par le pancréas. Hyperglycémie, qui traduit un excès de sucre dans le sang, est le symptôme le plus courant. Lorsqu’elle n’est pas traitée à temps, elle cause de graves lésions au niveau des nerfs, des vaisseaux sanguins et d’autres organes du corps, a indiqué l’Oms.

Les personnes en surpoids sont plus exposées au diabète. Dans certaines traditions africaines, l’obésité est considérée comme un critère de beauté et de bonne santé, surtout chez les femmes.

En Afrique, les cas de diabètes sont plus fréquents dans les zones urbaines où l’alimentation traditionnelle a été remplacée par des plats occidentaux très riches en graisse et en sucre, a souligné M. Besancon.

« Il y a un développement de l’alimentation hors domicile, avec l’augmentation de la consommation de frites, de brochettes et de beignets que l’on consomme en plus des trois repas classiques à base de céréales », a-t-il ajouté.

Des médicaments excessivement chers

Le FID, qui a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation aux risques du diabète, plaide aussi en faveur d’une amélioration de la disponibilité des médicaments car le coût élevé du traitement oblige parfois certains diabétiques à ne pas se faire soigner.

Au Mali, par exemple, l’insuline peut représenter jusqu’à 20 pour cent du revenu mensuel d’une famille, explique M. Besancon. Au Burkina Faso, le coût mensuel pour un traitement minimum du diabète est de 8 000 à 12 000 francs CFA (entre 16 et 24 dollars américains), sans compter le coût des analyses médicales et du suivi thérapeutique.

« Tous les pays de la région sont limités en termes de disponibilité des ressources, en particulier, avec l’accroissement de la charge du sida, de paludisme et de la tuberculose », a expliqué Kaushik Ramayia, président de la région Afrique à la FID.

Selon l’Oms, près de 80 pour cent des décès dus au diabète surviennent dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire.

Des ressources limitées

En Afrique, le coût du traitement du diabète est inutilement élevé parce que la plupart des patients ne sont pas dépistés à temps. Au Burkina Faso, il n’existe que quatre spécialistes capables de prendre en charge le diabète et les services médicaux spécialisés dans le dépistage et le traitement de la maladie ne sont implantés qu’à Ouagadougou et Bobodioulasso.

A Bamako, la capitale malienne, il n’y a qu’un diabétologue et un endocrino-diabétologue. Les patients vivant dans les autres régions du pays se font suivre par des médecins généralistes.

Selon le FID, certains pays essaient de décentraliser le dépistage et la prise en charge du diabète. Le Sénégal s’est engagé dans cette voie que le Ghana a déjà empruntée en formant sur le plan local, régional et local des médecins et des éducateurs spécialisés, ainsi que des diététiciens.

Les experts appellent donc la communauté internationale à élaborer des stratégies plus efficaces pour lutter contre le diabète en s’inspirant de celles mises en œuvre pour combattre la propagation du VIH/SIDA, du paludisme ou de la tuberculose.

« Les systèmes de santé africains sont orientés vers les maladies infectieuses, mais pas vers les maladies chroniques », a expliqué M. Besancon. « Alors la recrudescence du diabète déstabilise la structures [sanitaires] ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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