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Les inondations détruisent des moyens de subsistance déjà précaires

Les pluies torrentielles qui se sont abattues au cours de l’année sur le Niger ont dévasté les maisons en terre et les moyens de subsistance de quelque 32 000 personnes, ont déclaré mercredi les autorités.

En 2006, les inondations ont fait presque deux fois plus de victimes que durant l’année précédente.

Seidou Bakary, coordinateur de la Cellule crise alimentaire (CCA), a indiqué à IRIN que 32 742 personnes, soit 5 014 familles, avaient été victimes des inondations qui ont ravagé 49 villes et villages du nord, du sud et l’ouest de ce vaste pays semi-aride.

Certaines zones de Maradi, Dosso et Tillaberi, des régions situées au sud-est et au nord-est de Niamey, la capitale, sont actuellement sous les eaux. A Ouallamn, une ville située à une centaine de kilomètres au nord de la capitale, 3 284 personnes sont sans abris.

Sur les huit régions que compte le Niger, sept d’entre elles ont connu et connaissent encore des inondations.

« Nous faisons face à la situation, il ne s’agit pas d’une crise à proprement parlé, même si certaines familles ont perdu tout leurs biens dans les inondations et connaissent des moments très difficiles », a souligné M. Bakary.

« De nombreux biens ont été détruits et on s’attend à des problèmes d’ordre économique », a-t-il ajouté.

La ville de Bilma, dans la région d’Agadez, située à 1 500 kilomètres au nord-est de la capitale, a été gravement touchée par les inondations. 3 450 personnes ont vu leurs maisons et leurs champs détruits par les eaux, a expliqué Seidou Bakari.

Selon les chiffres avancés par les météorologistes, davantage de pluie est tombée sur Bilma cette année qu’au cours des dix dernières années.

« La ville toute entière a été détruite. C’est un véritable désastre, mais les questions humanitaires les plus urgentes ont été réglées », a expliqué M. Bakary.

« Nous devons désormais nous occuper des problèmes d’eau et d’assainissement ainsi que de la réouverture des écoles », a-t-il poursuivi.

La semaine prochaine, le gouvernement nigérien et ses partenaires dépêcheront une commission d’enquête dans la région d’Agadez. Elle sera chargée d’évaluer les besoins des populations affectées et les dommages qu’ont subis les infrastructures, ont indiqué les autorités.

Les pluies ont non seulement détruit les maisons, mais également les champs de pommes de terre et les potagers ainsi que le bétail, une situation qui pourrait faire craindre de nouvelles pénuries alimentaires.

La plupart des 12 millions de Nigériens pratiquent une agriculture de subsistance alors que, chaque année, le désert gagne un peu plus de terrain dans ce vaste pays. En effet, les trois quarts du territoire national du Niger, un pays autrefois exportateur de produits alimentaires, sont désormais désertiques. Alors que la production agricole diminue, la population, elle, ne cesse de croître.

Les villageois nigériens fondent tous leurs espoirs sur la saison des pluies, qui s’étend généralement de juin à octobre et qui leur permet de faire pousser assez de nourriture pour vivre jusqu’à la saison des pluies suivante. Cependant, comme les pluies ont ravagé la plupart des champs avant qu’ils n’aient pu être labourés, cela aura des conséquences négatives sur l’équilibre alimentaire déjà précaire, a prévenu M. Bakari.

Compte tenu des problèmes socio-économiques et sanitaires que connaît le Niger, l’indice de développement humain des Nations unies a classé cette nation d’Afrique de l’Ouest parmi les pays les plus pauvres de la planète.

Selon Thierry Clima, responsable de la branche française de l’organisation humanitaire médicale Médecins Sans frontières (MSF/France), les Nigériens « auront certainement beaucoup de mal à s’en remettre. »

Thierry Clima a indiqué que MSF surveillait l’apparition d’épidémies de choléra et de paludisme, qui se déclenchent généralement durant la saison des pluies.

« On a quelques soupçons, mais il est encore trop tôt pour parler d’épidémies », a-t-il ajouté.

Les travailleurs humanitaires ont signalé que les inondations pouvaient également retarder la rentrée des classes. En effet, certaines personnes sans abris ont trouvé refuge dans des bâtiments scolaires et des écoles ont été détruites ou doivent être réhabilitées.

La CCA a demandé au gouvernement une aide supplémentaire de 400 millions de francs CFA (soit 773 000 dollars américains) afin de distribuer de la nourriture et acheter des tentes et des couvertures. 193 200 dollars ont déjà été versés, a précisé Seidou Bakari.

La Libye a envoyé deux avions-cargos chargés de tentes, de savons et de couvertures. Le gouvernement nigérien a distribué 190 tonnes de rations alimentaires à Bilma et à Ingal. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a, quant à lui, fait parvenir 30 tonnes de vivres.


Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a distribué 10 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide afin d’éviter une épidémie de paludisme, a affirmé l’agence onusienne.

Cependant, toute cette aide n’est pas suffisante.

Sur les 1 911 tonnes de nourriture nécessaires, seulement 616 ont été acheminées vers les populations sinistrées, a déclaré l’Unicef.

Dans la région de Zinder, au sud-est de Niamey, MSF/Suisse a indiqué que 3 000 personnes avaient trouvé refuge auprès de leur famille et devaient être relogées.

Toutefois, toujours selon M. Bakary, le Niger n’a pas besoin d’aide extérieure pour le moment.

« Un comité de crise a été mis sur pied et, en collaboration avec nos partenaires, nous surveillons la situation. Tout est en place pour répondre aux besoins de la population », a-t-il conclu.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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