A l’appel du Conseil islamique du Niger, les chefs religieux ou Imams ont dirigé les prières spéciales des croyants effectuées en plein air plutôt que dans les mosquées.
Et pour que ces prières soient exaucées, les marabouts ont demandé aux fidèles de ne pas utiliser leurs tapis habituels et de prier à même le sol.
« Etant donné la situation que vit notre pays en matière de l’insuffisance des pluies, le conseil islamique du Niger demande à tous les imans à travers notre pays, d’organiser le mercredi à partir de 9 heures des prières collectives prônées par l’islam dans de pareils cas pour prier Dieu Tout Puissant de bénir notre pays d’une saison de pluies très féconde », a indiqué Mohamed Ag Ahmadou vice-président du conseil islamique du Niger dans une déclaration à la radio nationale.
Vaste pays désertique, le Niger est situé au sud du désert du Sahara. Sa population est majoritairement composée d’agriculteurs de subsistance et d’éleveurs de bétail dont les activités sont intimement liées aux pluies saisonnières de la courte période d’hivernage.
Mais le Niger est le pays le plus pauvre du monde et a également le niveau de vie le plus bas, selon l’indice de développement humain des Nations unies. L’espérance de vie y est de 44 ans et seuls 14 pour cent des adultes nigériens savent lire et écrirent.
Et la situation semble s’être aggravée. Aujourd’hui, les Nigériens sont plus pauvres qu’ils ne l’étaient il y a trente ans et la plupart des habitants de ce pays vit avec moins d’un dollar américain pour jour.
En 2005, les effets conjugués de la sécheresse et l’invasion de criquets pèlerins avaient provoqué une grave crise alimentaire dans le pays. Les Nations unies et plusieurs organisations humanitaires avaient alors lancé une campagne de distribution de vivres dans toutes les zones sinistrées.
Mi-avril, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) avait traité plus de 50 000 enfants malnutris dont 15 pour cent souffraient de malnutrition sévère ou étaient si affamés que leur vie était en danger.
Et avec l’avancée du désert, les Nigériens attendent encore cette année les pluies saisonnières qui feront germer les cultures et pousser la végétation pour offrir des pâturages aux animaux.
Cette année, l’installation de la saison pluvieuse se fait encore très timidement sur l’ensemble du pays et inquiète beaucoup les populations nigériennes. En 2005, les premières précipitations ont été enregistrées en avril dans la région Ouest du pays et elles se sont généralisées sur l'ensemble du territoire national au cours du mois de mai où de nombreuses localités ont enregistré entre 100 et 130 mm de pluie.
Bien que La météo tente de rassurer les populations en leur donnant de l’espoir pour une bonne campagne agricole, les habitants de la petite ville de Kollo, située à quelque 35 Kms au sud de la capitale, sont venus nombreux pour prier mercredi matin.
« Pour le moment, il n’y a aucun signe de pluie », a commenté le Maire de Kollo, Moussa Soumana, à la fin de la prière. « Mais avec la grâce de Dieu, la pluie tombera bientôt ».
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