Cyrille Niameogo, directeur de l'UNICEF au Liberia, a déclaré à IRIN que la vaccination contre la rougeole et le tétanos a été administrée par le personnel resté à Monrovia, même après que les agences de l'ONU aient évacué leur personnel international il y a un mois.
"Le personnel national de l'UNICEF qui forme soixante-quinze pour cent de notre équipe, a continué de travailler. Il s'agit de la première phase d'une campagne en deux temps ciblant 1,4 million d'enfants à travers le Liberia ", a précisé M.Niameogo. "Pour l'immunisation, nous avons utilisé nos ressources limitées, et maintenant nous essayons de mobiliser d'autres ressources pour la deuxième étape ".
Afin de couvrir le déficit financier et de mener la campagne de vaccination à son terme, il faudrait d'urgence à l'UNICEF-Liberia 335,000 dollars, a précisé M. Niameogo.
D'après l'UNICEF, plus d'un siècle de sous-développement et deux décennies de troubles politiques, la guerre civile continue et l'insécurité généralisée, ont dévasté les services sanitaires libériens.
En décembre 2001, près de trois enfants sur dix décédaient avant cinq ans et seulement trente-neuf pour cent des enfants vivants étaient vaccinés avant d'atteindre un an.
L'UNICEF a noté que pour le pays tout entier, le secteur de la santé publique ne comptait que 32 médecins enregistrés, 185 infirmières, 120 auxiliaires médicaux et 42 infirmières entraînées. Près des deux tiers de la population sont analphabètes et, soixante pour cent des enfants de 3 à 18 ans, ainsi que quatre-vingt-et-un pour cent des enfants de 6 à 12 ans, ne sont pas scolarisés.
Durant les longues années de conflit au Liberia, les enfants ont été particulièrement exposés à des situations extrêmes, selon l'UNICEF. Il y aurait 60 000 enfants dans les centres pour déplacés et des milliers dans les rues. Environ vingt pour cent des moins de quinze ans ne vivent pas avec un de leurs parents biologiques, tandis que 15 000 participent directement à la guerre, soit comme soldats soit comme domestiques ou travailleurs sexuels, après avoir été enlevés.
Depuis mars, lorsque les rebelles du groupe Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) et du Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL) ont intensifié leur guerre contre le président Charles Taylor, les besoins urgents de santé se sont accrus chez les personnes déplacées.
En réponse à l'urgence actuelle, l'agence onusienne a distribué des articles non alimentaires et du matériel d'abri pour pas moins de 150 000 personnes vulnérables à Monrovia, a enregistré les femmes enceintes, et a fourni aux hôpitaux 75 000 sachets de solution de déshydratation
ainsi que des médicaments essentiels.
Elle a également distribué des biscuits à haute teneur en vitamines, installé des vessies d'eau et réparé des puits. "Nous avons acheminé les ravitaillements par avion et nous essayons d'en mobiliser d'autres ", a indiqué M. Niameogo.
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