L’appel fait suite à une évaluation préliminaire effectuée par une équipe argentine d’experts en médecine médico-légale qui ont « littéralement découvert partout des preuves de fosses communes et de sites de massacres dans tous les districts de Kambia, Port Loko, Kailahun et Kono, au nord et à l’est », a déclaré lundi à IRIN le porte-parole de la CVR Ozonnia Ojielo.
Les habitants locaux ont montré à l’équipe des habitations où des personnes ont été brûlées et des puits d’eau susceptibles de contenir des restes humains. Mais M. Ozonnia a signalé que beaucoup de propriétaires des habitations où certains des crimes auraient été commis sont impatients de retourner dans leurs propriétés et de les développer.
"Dans certains cas, les communautés locales ont montré aux experts en médecine médico-légale des maisons où entre 50 et 60 personnes ont été rassemblées et brûlées. Des crânes et des ossements ont été découverts dans de tels sites. Nous désirons nous assurer que les propriétaires de ces habitations n’y retournent pas dans l’immédiat d’où l’appel au public et à la police », a expliqué M. Ozonnia.
Les experts en médecine médico-légale, a-t-il annoncé, vont bientôt soumettre le rapport contenant leurs conclusions, mais il a averti pendant le point d’information qu’il faudrait que la CVR collabore avec d’autres organismes intéressés comme le Tribunal spécial, afin d’établir un mandat conjoint dans l’enquête sur les caractéristiques des massacres, les causes des décès et l’identité éventuelle des victimes.
Les Argentins ont été invités dans le pays afin d’établir les caractéristiques des abus des droits de l’homme durant les dix années de guerre civile, après que les forces des Nations Unies, déployées dans plusieurs parties du pays en décembre, ont découvert les preuves de l’existence de fosses communes. Ceci a incité la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) à recommander l’équipe de médecine médico-légale.
Les experts, qui viennent d’achever une mission d’évaluation d’un mois, ont brièvement informé la CVR de leurs conclusions vendredi. « La CVR voudrait établir la vérité au vu des preuves et pourrait amener à nouveau l’équipe de médecine médico-légale pour conduire une enquête complète », a ajouté M. Ozonnia. Le point d’information s’est déroulé en présence des chefs éminents des districts oú les fosses communes ont été découvertes, de fonctionnaires des ministères de la Santé, du gouvernement local, de la police et de l’Intérieur.
"Les chefs ont été invités car il était important de les associer aux activités de sensibilisation de leurs communautés pour que les habitants ne touchent pas aux sites jusqu’à ce que la Commission et/ou le Tribunal spécial décide ce qu’il faut faire des sites », stipule un communiqué émanant de la CVR vendredi.
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