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Le gouvernement annonce avoir déjoué la troisième tentative de coup d’état en 15 mois

[Mauritania] Assault rifles in ammunition, which the Mauritanian government said were captured from coup plotters in September 2004, on display in the capital Nouakchott. IRIN
Les autorités mauritaniennes ont annoncé mercredi avoir déjoué une nouvelle tentative de coup d’état et réitèrent les accusations proférées contre le Burkina Faso et la Libye pour leur soutien au groupe de putschistes qui a cherché à renverser le président Maaouiya Ould Taya.

«Les desseins criminels de ces putschistes devaient être mis à exécution cette semaine,» a déclaré mardi à la presse le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ghal Ould Cherif.

«Ils prévoyaient d’attaquer la Présidence, les états-majors de l’armée, l’aéroport, les organes de presse officiels et les installations électriques,» a précisé le ministre.

C’est la troisième fois en 15 mois que les autorités annoncent avoir déjoué une tentative de coup d’état contre Ould Taya. Cet ancien colonel de l’armée est lui-même arrivé en 1984 à la tête de ce pays désertique de 2,8 millions d’habitants à la faveur d’un coup d’état.

Les autorités ont accusé le même groupe d’officiers dissidents d’être responsable des deux précédentes tentatives de renversement de Ould Taya. Cet homme de poigne pro-occidental a suscité la colère de bon nombre de ses fervents compatriotes musulmans en établissant des relations diplomatiques avec Israël et en soutenant tour à tour l’Irak et les Etats-Unis.

Il y a un mois déjà le gouvernement d’Ould Taya accusait pour la première fois le Burkina Faso et la Libye de soutenir les insurgés.

Le ministre de l’Intérieur a déclaré mardi que le capitaine Abderrahmane Ould Mini a été arrêté en raison de sa participation à la récente tentative de coup d’état. Cet officier est également soupçonné d’être impliqué dans l’insurrection militaire de juin 2003.

Cette insurrection a donné lieu à deux jours de combats acharnés dans la capitale Nouakchott avant que les forces loyales à Ould Taya ne reprennent le contrôle de la ville. Les autorités ont arrêté 131 militaires qui doivent être jugés en novembre.

Le mois dernier les autorités mauritaniennes annonçaient déjà qu’elles avaient déjoué une deuxième tentative de coup d’état fomentée par le même groupe et ont accusé le Burkina Faso et la Libye d’avoir hébergé et apporté un soutien matériel aux dissidents. Trente personnes avaient alors été arrêtées.

Mardi soir, les autorités mauritaniennes ont présenté aux journalistes un camion qui, a en croire leurs déclarations, était chargé d’armes et de munitions qui devaient servir dans la dernière tentative de coup d’état.

Ce camion contenait 44 kalachnikovs, 51 000 chargeurs et cinq lance-roquettes.

Des sources militaires ont révélé à IRIN que, outre le capitaine Ould Mini, six officiers ont été arrêtés pour leur participation à la récente tentative de coup d’état, mais que plusieurs autres complices, militaires et civils, ont réussi à prendre la fuite.

Les habitants de Nouakchott ont indiqué que la sécurité a été renforcée ces derniers jours autour de la station de radio nationale et que des forces de sécurité ont multiplié le nombre de barrages sur les grands axes routiers de la ville pour contrôler les voitures.

La tentative de soulèvement de l’année dernière a été menée par Saleh Ould Hanenna et Mohamed Cheikh, deux anciens officiers de l’armée qui ont réussi à prendre la fuite après l’échec de la tentative. Ces officiers ont ensuite annoncé la formation d’un mouvement armé appelé «les Princes du changement».

D’après les autorités mauritaniennes, Ould Hanenna serait entré clandestinement en Mauritanie en provenance du Burkina Faso il y a deux semaines, après avoir transité par le Mali et le Sénégal. Sa photo a été montrée mardi soir à télévision mauritanienne parce qu’il est recherché par la police.

«L’enquête a prouvé que les putschistes venaient du Burkina Faso et que ce pays les à aider à échafauder leur plan diabolique avec l’assistance matérielle de la Libye,» a indiqué le ministre de l’Intérieur.

Le Ministre a accusé la Libye d’avoir fait passer d’importantes sommes d’argent aux comploteurs par le canal du conseiller personnel du président Blaise Compaoré.

Les deux pays ont nié tout lien avec les auteurs de la tentative de coup d’état et ont demandé à l’Union Africaine de diligenter une enquête pour vérifier le bien-fondé des accusations de la Mauritanie.

Ce dernier épisode d’instabilité politique survient à un moment où la Mauritanie tente de faire face à une invasion de criquets qui, selon les estimations des autorités mauritaniennes, a déjà détruit 40 pour cent des nouvelles cultures et des pâturages.

Les experts agricoles internationaux indiquent que les actions menées par les autorités pour tuer les essaims de criquets se sont révélées totalement inefficaces. Les essaims de criquets qui se sont reproduits en Mauritanie ont alors migré vers le sud, envahi le Sénégal et le Mali voisins, détruisant les cultures.

En Mauritanie, les agriculteurs ruinés ont déjà commencé à abandonner leur village pour grossir la masse des chômeurs citadins vivant dans les quartiers déshérités à la périphérie des grandes villes du pays.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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