"Nous avons dit aux autorités congolaises que nous ne pourrons pas envoyer une autre assistance au nord du pays tant que la sécurité ne sera pas assurée pour les produits que nous y expédions et pour notre personnel qui les accompagne," a affirmé M. Pita-Gros.
Le PAM ciblait 2.400 personnes vulnérables à Businga, parmi lesquelles 2.000 chefs de familles pygmées sortis des forêts dans un pitoyable état, a indiqué le PAM. «Le PAM les assiste pour qu'ils puissent reprendre leurs mécanismes de survie d'antan,» a déclaré Aline Samu, la porte-parole du PAM.
L´aide alimentaire du PAM s´adressait également à 200 enfants mal nourris, aux déplacés de l´intérieur, aux femmes enceintes, aux enfants de la rue et aux orphelins, a-t-elle ajouté. En novembre dernier, 12.600 personnes déplacées avaient bénéficié de cette aide.
Selon M. Pita-Gros, les 320 tonnes de nourriture volées, comprenant de la farine de maïs, des haricots, de l´huile végétale, du sucre et du sel, ont été pillées par la population.
Certains habitants ont, par ailleurs, affirmé avoir vendu ces produits à des commerçants qui allaient les revendre dans des grandes villes du pays.
La marchandise était entreposée par une ONG locale partenaire du PAM. Elle devait en assurer la distribution.
"Nous ne savons pas encore exactement quelle a été la motivation des gens qui ont fait ceci," a affirmé M. Pita-Gros.
Les autorités locales ont pu saisir, en début de cette semaine, une barge chargée d'une partie
de ces produits en partance vers Mbandaka et Kisangani (ouest et centre de la RDC) par la rivière Mongala. Le commandant de l´embarcation a été interpellé et une enquête diligentée.
Les personnes ciblées par cette aide, a estimé M. Pita-Gros, pourraient souffrir de cette suspension car la rupture de stock est totale. Il faudrait en effet un ou deux mois pour réapprovisionner cette région par le fleuve Congo; Businga et Gbadolite étant situés à plus 1.200 km des bases du PAM à Kinshasa, la capitale de la RDC.
La suspension de l'assistance alimentaire concerne également 3.360 personnes prises en charge à Gemena, au nord-ouest du pays. Deux mille d'entre elles sont des enfants mal nourris âgés de 0 à 5 ans pris en charge dans des centres nutritionnels. Quelques 880 autres sont des personnes handicapées et des malades chroniques sans moyens de survie. Il y a également 570 chefs de ménage qui, après être revenus à la suite d´un déplacement du fait de la guerre, ont recommencé le travail de la terre et 210 personnes, en majorité des femmes, qui ont ete encadrées pour apprendre des métiers générateurs de revenus.
Le PAM assiste nutritionnellement 1,5 millions de personnes à travers tout le pays.
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