L'exode a provoqué la panique parmi d'autres civils à Kakata, le siège provincial du comté de Margibi, sur l'autoroute Gbarnga-Monrovia, ont déclaré à IRIN des civils fuyant les hostilités. Ils ont indiqué que plusieurs barrages routiers ont été dressés sur l'autoroute par les soldats de l'armée régulière pour identifier les civils déplacés. Plusieurs véhicules occupés par des soldats lourdement armés allaient en direction de Gbarnga, en provenance de Monrovia.
Dans les faubourgs Paynesville et Red Light de Monrovia, des déplacés ont témoigné avoir entendu de lourds tirs d'artillerie alors qu'ils fuyaient, et que ceux-ci paraissaient très proches. Les déplacés comprennent des étudiants d'un petit séminaire catholique et des travailleurs sanitaires de l'hôpital Phebe, la seule institution sanitaire dans la région.
Ils ont expliqué lundi à IRIN que beaucoup d'entre eux ont fait tout le trajet à pieds car ils n'ont pas réussi à accéder aux rares transports publics. Un chauffeur qui a l'habitude de voyager sur cette route a informé que les véhicules commerciaux n'ont pas pu atteindre Gbarnga à cause de " la situation confuse " dans la ville.
Gbarnga a été le fief militaire et politique du président Charles Taylor. Elle a été capturée par les LURD en mai 2002, avant d'être reprise par les soldats gouvernementaux un mois plus tard. Depuis cette date, les LURD n'ont eu de cesse de la reconquérir.
Par ailleurs, le Gouvernement libérien a demandé au ministère de la Défense d'enquêter sur les circonstances exactes entourant le meurtre de trois travailleurs humanitaires de l'Adventist Development and Relief Agency (ADRA) au cours d'une attaque récente contre Toe Town, près de la frontière ivoirienne. Le Gouvernement a attribué l'attaque à des mercenaires libériens venant de la Côte d'Ivoire voisine.
Les travailleurs humanitaires assassinés étaient Emmanuel Sharpolu et Musa Kita, de nationalité libérienne, et Kaare Lund, de la Norvège. Il y a une semaine, le Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan, a demandé l'ouverture d'une enquête sur ces meurtres.
L'équipe sera composée de représentants de l'Union européenne, du système de l'ONU au Liberia, de la Commission Justice et Paix, de l'Association nationale des avocats et de l'Association des avocates du Liberia, stipule un communiqué du Gouvernement.
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