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Un feuilleton radio interpelle les jeunes sur le sida

[Congo] Pygmy Polio - Sex is Killing Us: Congo Brazzaville. IRIN
Le feuilleton radio pourrait permettre aux jeunes de lancer le débat sur le VIH/SIDA à l'école
Depuis fin septembre, un feuilleton radio écrit par des jeunes et diffusé par plusieurs stations du pays interpelle les élèves et étudiants pour les amener à réfléchir sur des questions de société qui les concernent, comme le VIH/SIDA. Un jeune homme, terré dans la forêt depuis deux ans à cause de la guerre civile qui a ravagé le Congo jusqu’en 2001, veut avoir des relations sexuelles, mais il n’a pas de préservatifs. Lui qui voit régulièrement des miliciens violer des jeunes filles dans leur campement se trouve alors confronté à un dilemme: doit-il les imiter? Doit-il en plus prendre le risque d’être infecté au VIH? Cet épisode qui parle de la violence sexuelle et du sida -d’autres évoquant la question du tribalisme ou du chômage- est l’un des six de la série du feuilleton radio écrit et interprété par des jeunes, et diffusé une à trois fois par semaine depuis le 29 septembre par huit stations un peu partout dans le pays, à l’initiative du projet «molo-molo» («petit à petit»). Ce projet, financé par les organisations américaine IPHD (partenariat international pour le développement humain) et congolaise AI2D (appui international au développement durable), a pour objectif de mettre à la disposition des élèves et des étudiants des informations leur permettant de mieux se préparer à une vie familiale et communautaire responsable, selon ses initiateurs. «L’initiative consiste à rendre chaque jeune apte à s’exprimer, à comprendre et à s’approprier de façon originale ce qui lui est destiné à travers des messages radio», a expliqué Carole Goma Makaya, l’une des responsables du projet. Selon elle, cette version théâtrale de la sensibilisation propose aux jeunes de réfléchir sur leurs comportements face à certaines situations, pour les amener à trouver des solutions face à des situations qu’ils pourraient rencontrer. Il s’agit aussi, selon Gastrone Banimba, également membre du projet, d’amener ces jeunes à participer activement au développement du pays. «L’avenir d’un pays, c’est sa jeunesse», a estimé Mme Banimba. «On ne peut que gagner à la préserver du VIH/SIDA, à lui donner les moyens de combattre le tribalisme ou à faire face au chômage». Une initiative qui semble accueillie favorablement chez les jeunes. «Ces émissions permettent de glaner des informations et de se documenter sur certains sujets très importants», a analysé Patrick Angoya, élève d’un lycée de Brazzaville, la capitale. «Par exemple, je sais désormais qu’il est nécessaire de connaître à temps son statut sérologique pour éviter le pire avec le sida». Leurs aînés ne sont pas les cibles privilégiées de ce projet, pourtant certains apprécient son concours. «[Cette initiative] mérite notre soutien car nous, les dirigeants, sommes avant tout des parents et nous ne pouvons pas rester indifférents aux problèmes auxquels sont confrontés les jeunes, le sida en premier», a dit Bonaventure Ondonda, sous-préfet de Lékana dans le département des Plateaux, au centre-ouest du pays, non loin de la frontière avec le Gabon. Dans cette région, les épisodes du feuilleton, en français, sont commentés en lingala et kituba, les langues nationales, ainsi qu’en téké, une langue vernaculaire, pour toucher un public le plus large possible. Certains jeunes touchés par le projet aimeraient même aller encore plus loin. «Ce qui m’intéresse le plus, c’est le débat que [les épisodes] suscitent ou les enseignements à en tirer, donc ce serait plus intéressant s’il y avait des interventions des auditeurs en public», a commenté Ebalé Ossombo, une collégienne de Ouesso, dans le nord-ouest du pays, à la frontière du Cameroun. Un avis que partage Alain Asseh, proviseur du lycée d’Impfondo dans le département de la Likouala au nord-est, frontalier de la république démocratique du Congo. «Le lycée va utiliser ces productions didactiques pour susciter l’esprit d’analyse des élèves, en mettant sur pied en collaboration avec le radio Moka [qui diffuse localement le feuilleton] des clubs d’écoute et de discussion», a-t-il expliqué. Selon les responsables du projet, de plus en plus de chefs d’établissements scolaires du secondaire prennent une part active dans le suivi de ces productions radio intitulées «Si je savais», comme un soupir et une façon d’être responsable face au sida, ou encore «Jeunes, soyons unis» comme une invite à lutter contre le tribalisme. La deuxième phase du projet doit d’ailleurs permettre de mettre à la disposition des lycées et collèges 10 000 exemplaires du magazine écrit «molo-molo», réalisé par des pairs éducateurs et qui proposera entre autres un jeu-concours doté de prix. Le taux de prévalence du VIH dans ce pays de l’Afrique centrale qui sort peu à peu de cinq années de guerre civile est estimé à 4,2 pour cent de la population adulte, selon les autorités, avec de fortes disparités régionales, la capitale et le sud du pays étant plus touchés que le nord.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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