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Plus de visibilité pour le changement climatique dans les nouveaux ODD

Activists march for climate and social justice in Warsaw’s streets urging action at the UN climate talks being held there Jaspreet Kindra/IRIN
Après plusieurs mois d’une campagne de persuasion menée par les États insulaires pauvres et les organisations non gouvernementales (ONG), la lutte contre le changement climatique fera l’objet d’un objectif autonome parmi les 17 objectifs de développement durable (ODD) définis récemment.

Les ODD, qui succèderont aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dont l’expiration est prévue fin 2015, seront officiellement adoptés à l’occasion de la 69e session de l’Assemblée des Nations Unies le 24 septembre.

L’ODD numéro 13 stipule : « Prendre des mesures urgentes pour lutter contre le changement climatique et ses impacts ». L’objectif souligne que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) reste le principal forum international et intergouvernemental pour la négociation de la réponse mondiale au changement climatique.

L’un des deux principaux obstacles auxquels ont dû faire face les militants prônant un objectif autonome a été qu’il existe déjà un mécanisme juridique des Nations Unies dédié au changement climatique, la CCNUCC. Il est prévu que celle-ci soumette un nouveau traité sur la manière d’aborder le changement climatique lors d’une conférence qui se tiendra à Paris l’année prochaine.

« [Certains pays ont eu le sentiment] que nous ne voulions pas préjuger des dispositions du nouvel accord [l’année prochaine] », a dit Caleb Otto, l’ambassadeur des Palaos auprès des Nations Unies.

C’était une « préoccupation légitime », a dit Saleemul Huq, chargé de recherches auprès de l’Institut international pour l'environnement et le développement et membre du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Mais il était content que le contre-argument prévale, car « il n’est pas possible de considérer le développement durable pour les vingt années à venir sans [prendre en compte] l’impact global du changement climatique ».

Les questions que posaient de nombreux pays pauvres, a dit M. Otto, étaient : « Comment voulez-vous que le Bangladesh se développe de façon durable alors qu’il est en proie à des inondations continues ? Comment voulez-vous que les pays subsahariens parlent de développement alors qu’ils luttent constamment contre la sécheresse ? Comment voulez-vous que les îles de l’océan Pacifique pensent au développement durable alors qu’elles doivent constamment faire face à des ondes de tempête et à l’élévation du niveau de la mer ? »

Au bout du compte, a expliqué M. Huq, la CCNUCC est un instrument juridique tandis que les ODD sont des « objectifs ambitieux qui mettent tout le monde en adéquation avec des buts communs ». En un sens, donc, il s’agissait de deux questions indépendantes quoique présentant des synergies à définir.

Les principaux experts en développement ont lancé de nombreux appels visant à s’assurer que le nouveau traité sur le climat, les nouveaux ODD et le nouveau traité de prévention des catastrophes (l’actualisation du Cadre d'action de Hyogo) reflètent bien les synergies existant entre le changement climatique, la réduction des risques de catastrophes et le développement durable, car il s’agit de trois questions interdépendantes.

Obstacle n° 2

L’autre obstacle à un objectif autonome dédié au changement climatique a été présenté par des pays qui estimaient que la lutte contre l’impact du changement climatique pouvait être intégrée à différents objectifs tels que la réduction de la pauvreté.

Les militants, en revanche, arguaient que l’impact requis ne serait pas obtenu en intégrant le changement climatique à tous les objectifs.

En juin, plus de 170 organisations et réseaux de la société civile de plus de 50 pays développés et en voie de développement ont demandé, sous forme de lettre, à ce que le nouveau cadre de développement « aborde le changement climatique d’une manière qui reconnaisse l’urgence et l’importance de s’attaquer au plus grand défi de notre temps ».

Ils ont préconisé un objectif indépendant et autonome dédié au changement climatique, et l’intégration d’éléments climatiques à d’autres objectifs pertinents : « Un cadre solide de cette nature ira dans le sens du degré d’ambition requis pour atteindre les objectifs de la CCNUCC et aidera à garantir l’élaboration d’un accord climatique fort lors de la COP21 qui se tiendra à Paris en 2015 ».

Un objectif autonome donne également une orientation aux gouvernements et à leurs bailleurs de fonds, a expliqué M. Huq. La plupart des flux de financement de l’aide humanitaire sont alignés sur les efforts fournis par les pays pour atteindre les OMD. Un objectif autonome est donc un moyen de garantir l’entrée de flux financiers pour financer les efforts de lutte contre le changement climatique. Lever des fonds pour ces efforts s’est révélé problématique jusqu’à présent.

« Évidemment, nous devons nous assurer de ne pas faire doublon vis-à-vis des plans de financement de la CCNUCC », a-t-il ajouté.

Le grand défi consistera à définir des indicateurs et des cibles pour l’objectif dédié au changement climatique. C’est une discussion qui se tiendra certainement en tandem avec les acteurs impliqués dans le nouveau traité climatique à Paris, a dit M. Otto. « Nous ne voulons pas générer de doublons. »

jk/cb-xq/ld

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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