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Mary Venerato Laki, rapatriée du Soudan du Sud : « Nous voulons retourner dans notre propre pays »

Former teacher Mary Venerato Laki is among around 20,000 South Sudanese people stuck in a transit site in the port town of Renk, waiting for onward transport to their original homeland Hannah McNeish/IRIN
Il y a des années, Mary Venerato Laki a fui la guerre au Soudan du Sud, pour partir dans le Nord, s’installer au Soudan où elle a enseigné pendant 42 ans. Mais après le référendum de janvier 2011 qui a ouvert la voie à l’indépendance du Soudan du Sud, Mary, désormais âgée de 60 ans, veuve avec quatre nièces à sa charge, a décidé de retourner chez elle.

Pour éviter que les économies familiales ne soient volées par les fonctionnaires, elle avait transformé leur argent en biens matériels qu’elle avait fait passer comme bagages à la frontière portuaire de Renk, au Soudan du Sud.

C’était il y a plus d’un an.

Depuis, Mme Laki a vécu dans un camp de transit sordide dans le comté de Renk, comme quelque 20 000 autres rapatriés, dont certains y vivent depuis deux ans. Sans les moyens de transporter leurs affaires plus loin, ils sont confrontés au choix difficile de rester à Renk ou de vendre tout ce qui reste de leurs biens familiaux pour se rendre à leur destination finale.

Mme Laki, comme beaucoup d’autres, attend avec ses affaires à Renk. Elle a raconté son histoire à IRIN.

« J’ai 60 ans et je suis originaire de Djouba. Nous sommes partis [au Soudan pendant la] guerre. Ensuite, [nous avons appris] que la paix était revenue dans le Sud et il nous fallait rentrer au pays avec nos enfants.

« J’ai les enfants de ma sœur, car tous dans [ma famille] sont morts. Mes deux sœurs, mon mari, mon frère et mes parents sont tous morts. Je suis la seule qui reste.

« [Avec] le peu d’argent que nous avions, nous avons dû louer le gros véhicule qui nous a emmenées ici. Je suis arrivée le 2 avril 2012.

« C’est une vie terrible ici, il y a tant de serpents qui remontent de la rivière. C’est terrible. Et puis, la pluie, le vent, les moustiques. Nous souffrons de tout cela.

« Et depuis que nous sommes là, on ne nous a donné aucune nourriture. Certains en ont eu, d’autres pas.

« Il n’y a aucun service. Depuis que je suis arrivée ici, je n’ai eu des céréales et un peu d’huile que [le] mois dernier. Il n’y a même pas de bâches pour les maisons.

« Nous allons partir, nous voulons partir. Nous voulons retourner dans notre propre pays. Nos enfants souffrent là-bas et nous, nous souffrons ici.

« Ils nous ont dit que des bateaux à vapeurs viendraient nous chercher. Ils nous ont dit et redit que nous allions partir mais nous attendons toujours.

« Notre argent du Nord, ils ne l’utilisent pas dans le Sud. [La] plupart des gens, [avec] le peu d’argent qu’ils ont, ils ont acheté des choses. S’ils amènent de l’argent, il leur sera pris pendant le trajet. C’est pour ça que les bateaux [barges de transport sur le fleuve du Nil] doivent venir récupérer les affaires.

« En tant que famille, comment vais-je pouvoir recommencer [une nouvelle vie] là-bas à Djouba ? Je suis une vieille femme, j’ai 60 [ans] maintenant. Je n’ai pas d’argent. Je prends ces [bagages] pour les enfants. Et puis à Djouba, s’il n’y a rien, je vendrai [nos affaires].

« En fait, nous devons en vendre [quelques-unes maintenant] mais [nous récupérerons] un peu d’argent et, avec, nous devons acheter de la nourriture. J’ai déjà vendu quelques chaises et un lit.

« Les cliniques ne sont pas bien ici. J’ai un cancer et des problèmes de dos, mais ils ne peuvent pas m’aider. »

hm/rz-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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