Les faibles précipitations observées en Erythrée, conjuguées à la diminution de la production vivrière et aux retombées de la flambée des prix dans le monde, vont avoir des conséquences néfastes pour les groupes de population vulnérables du pays, cette année, ont averti les organisations humanitaires.
« On observe une recrudescence de la malnutrition sévère chez les enfants, dans différentes régions d’Erythrée », selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Dans un bulletin d’information daté du 22 septembre, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a noté qu’un « plus grand nombre d’immigrés érythréens arrivent dans la région d’Afar, en Ethiopie, dans un état nutritionnel extrêmement grave ».
La population de l’Erythrée, principalement composée d’éleveurs, devrait être particulièrement touchée par le manque de pâturages exploitables pour le bétail, mais on ignore le nombre total des personnes concernées.
Le début de la saison des cultures a été retardé, en partie du fait des précipitations, particulièrement faibles, observées en juin. « Les pluies Azmera (mars-mai) ont été inférieures à la moyenne », selon OCHA.
Ces faibles précipitations survenaient à la suite de pluies Bahri (octobre-février) déjà peu abondantes. En outre, « la saison des pluies Kremti, en cours, semble particulièrement mauvaise ; 200 000 tonnes de céréales devraient être produites, selon les estimations, ce qui représente près de la moitié seulement de la production 2007 », a ajouté l’agence. L’abondance des pluies déterminera la production finale.
Le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) des Nations Unies a alloué deux millions de dollars à l’Erythrée. Une partie de cette somme sera utilisée par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture pour fournir des semences, des engrais et des outils à au moins 26 000 ménages.
L’Organisation mondiale de la santé, une agence des Nations Unies, est également en train de déployer ses programmes pour assurer une meilleure détection et un meilleur traitement de la malnutrition chez environ 120 000 enfants de moins de cinq ans.
En outre, la Société de la Croix-Rouge érythréenne prévoit un renforcement de ses capacités en matière de préparation aux catastrophes, d’intervention d’urgence et de rétablissement. La Société, dont les activités avaient été suspendues, a repris ses opérations en mars.
L’Erythrée, qui parvient normalement à couvrir 60 pour cent de ses besoins alimentaires, doit importer de grandes quantités de vivres pour pourvoir à ses besoins alimentaires actuels, selon le bulletin d’OCHA.
L’année dernière, le président érythréen Isaias Afewerki avait déclaré à IRIN que son gouvernement mettait en œuvre divers programmes de sécurité alimentaire, de préservation des sols et de l’eau, qu’il introduisait de nouvelles technologies, sensibilisait les populations et se servait des ressources à sa disposition pour augmenter la production agricole.
Le Président avait également critiqué la dépendance à un « soutien externe », estimant que ce soutien avait sans doute des points positifs, mais que ses conséquences négatives l’emportaient toujours sur ceux-ci.
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