Crues - Les opérations de secours se poursuivent

Des équipes de secours post-catastrophe ont été déployées aux quatre coins de l’Afrique de l’Ouest pour évaluer l’ampleur des dégâts causés par les fortes averses qui se sont abattues dans cette région au cours du dernier mois.

Des dizaines de milliers de personnes ont été touchées au Togo, au Burkina Faso, au Niger, au Liberia et en Mauritanie, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Au Niger, plus de 40 000 personnes ont été touchées par ces fortes averses, qui ont commencé à s’abattre sur le pays le 14 juillet. À Zinder, la deuxième ville la plus peuplée du pays, des centaines de personnes campent dans les locaux de l’école élémentaire municipale.

Selon Norbert Allale, responsable des secours d’urgence post-catastrophe à la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), sise à Dakar, les écoles sont le refuge des personnes qui n’ont ni famille ni argent pour louer un nouveau domicile.

M. Allale s’est rendu à Zinder le 22 juillet, une semaine après les premières pluies. « Aujourd’hui, la situation est stable. Les familles ont reçu des vivres et de l’eau. Nous sommes à présent en train de distribuer des moustiquaires, des casseroles et des poêles. Nous avons passé la phase d’intervention d’urgence ».

D’après M. Allale, aucun plan n’a encore été prévu pour reloger ces familles une fois que l’année scolaire aura commencé, en octobre.

« Nous devons rechercher des solutions à long terme. Nous savons que les pluies vont tomber. On ne peut pas tenir la nature pour seule responsable de ces catastrophes annuelles. C’est à la fois la nature et l’incapacité de l’Homme à s’adapter. Les gens vivent dans des huttes en terre dans des zones sujettes aux crues. S’ils construisent au même endroit année après année […] voilà ce qui se passe ».

Au Togo, de violentes averses ont entraîné l’effondrement de ponts, et presque totalement coupé le réseau de téléphonie mobile.

Une équipe du Fonds monétaire international est attendue le 27 août pour évaluer les dégâts causés par les crues dans le cadre d'un engagement de versement à hauteur de plus de 60 millions de dollars.

Ces dernières années, les principaux bailleurs de fonds ont en majeure partie suspendu l’aide accordée au Togo, en raison des troubles sanglants qui secouent le pays, et notamment d’élections prétendument truquées et d’opérations de répression militaire qui ont incité des milliers de personnes à se réfugier dans les pays voisins.

Aujourd’hui, le Togo regagne lentement les faveurs des bailleurs à la suite des élections législatives de 2007, qui, selon les observateurs, étaient en majorité libres et justes.

Selon la Banque mondiale, le Togo a contracté plus de 100 millions de dollars de dettes depuis 2002 en sollicitant des prêts auprès de la Banque mondiale. L’Union européenne a récemment approuvé un prêt de plus de 180 millions de dollars sur cinq ans, qui servira en partie à reconstruire les infrastructures du pays.

Ailleurs en Afrique de l’Ouest, les représentants du gouvernement libérien ont déclaré que les tempêtes survenues dernièrement avaient été les plus violentes observées ces dernières années.

Selon les autorités, l’abondance des pluies et la construction d’habitations dans des zones humides ont forcé un millier de personnes à quitter leur domicile.

M. Allale, coordinateur des secours, a déclaré que la FICR formait actuellement une équipe d’intervention rapide de 10 membres originaires des quatre coins de l’Afrique de l’Ouest ; l’équipe sera basée à Niamey, d’où elle pourra se rendre rapidement dans les régions sinistrées en cas d’urgence.

« Nous avons appris de nos erreurs l’année dernière : à cette époque, les membres de l’équipe des secours n’avaient pas tous leurs visas pour pouvoir se rendre dans les régions sinistrées. Cette année, la FICR a payé les visas d’avance afin que l’équipe ne soit pas retardée par la paperasserie. Nous apprenons ».

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