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Suspension des distributions alimentaires à Gaza

Les Nations Unies ont cessé de distribuer des vivres aux populations de la bande de Gaza, leurs principales agences ayant épuisé les réserves de carburant nécessaires au fonctionnement de leurs véhicules. Pour ne rien arranger, de nombreuses boulangeries de l’enclave étaient fermées le 28 avril, faute de gaz.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont confirmé qu’ils n’avaient pas distribué de vivres depuis le 26 avril ; l’UNRWA a d’ailleurs annoncé qu’elle avait également suspendu ses opérations de collecte des déchets. Selon les informations communiquées à IRIN par John Ging, directeur de l’UNRWA à Gaza, des efforts sont déployés, à l’heure actuelle, pour approvisionner les Nations Unies en carburant.

Toutefois, « résoudre les besoins des Nations Unies est une chose, trouver une solution pour couvrir l’ensemble des besoins de Gaza en est une autre », a ajouté M. Ging. Plusieurs organisations humanitaires, dont Médecins sans frontières (MSF), ont également suspendu certaines de leurs opérations en raison d’un manque de carburant.

« La cessation de nos activités risque de donner lieu à une dégradation grave de l’état de santé général de tous nos patients », a prévenu Duncan McLean de MSF.

En effet, les travailleurs humanitaires ont des difficultés à se rendre sur leurs lieux de travail et jusque 40 pour cent des employés de certains hôpitaux sont absents, selon MSF. Professeurs et élèves rencontrent les mêmes problèmes pour se rendre dans les écoles. Les ambulances manquent de carburant, et les autorités hospitalières disent n’en avoir pas suffisamment pour alimenter leurs générateurs de secours, essentiels en cas de coupure de courant.

Pénurie de gaz domestique

Les points de vente officiels ne vendent plus de gaz domestique, ayant été très peu approvisionnés en bombonnes depuis l’attentat perpétré le 9 avril par des militants palestiniens à la frontière, au terminal de carburant de Nahal Oz.

Environ 80 pour cent de la population de l’enclave vit dans la pauvreté et la plupart des habitants dépendent de l’aide alimentaire, en raison, surtout, d’un taux de chômage toujours élevé, a indiqué à IRIN Kirstie Campbell, porte-parole du PAM, depuis Gaza.


Photo: IRIN
Naheda Ghabaien et ces cinq enfants dans sa petite cuisine de l'espace familial de deux pièces dans le camp de réfugiés Beach de la bande de Gaza. Tous les membres de la famille sont recensés
Les populations sont également devenues plus dépendantes des produits alimentaires de base, et ont considérablement réduit leur consommation de denrées coûteuses, telles que la viande fraîche. « Aujourd’hui, ces populations qui dépendent de produits essentiels à la vie (la farine, le sucre, l’huile, les pois chiches et le sel) ne sont même plus en mesure de les cuire », a déploré Mme Campbell.

Environ 90 pour cent des boulangeries de Gaza fonctionnent au gaz, et la plupart des boulangeries du sud de la bande de Gaza ont fermé, en raison du manque de carburant. La pénurie imminente de céréales, due aux restrictions imposées par Israël sur les importations, est aussi source de préoccupations croissantes dans l’enclave.

Le secteur agricole souffre également, en raison du manque de carburant nécessaire au pompage de l’eau des puits pour irriguer les champs, et les prix des légumes ne cessent d’augmenter. Des dizaines de fermiers et de pêcheurs ont empêché l’acheminement d’une livraison de carburant destiné à l’UNRWA la semaine dernière, soutenant que l’agence des Nations Unies ne devrait pas être prioritaire.

Grève

Cela n’a fait qu’aggraver d’autant plus la crise du carburant qui touche Gaza en conséquence des restrictions strictes imposées par Israël sur les importations, et de la grève des importateurs de carburant de l’enclave, en réaction à ces restrictions.

En outre, à la suite des attentats perpétrés par des militants palestiniens aux points de passage frontaliers, il est désormais plus difficile pour Israël d’exporter du carburant vers Gaza. Israël a accusé le Hamas, qui dirige l’enclave, d’avoir organisé la grève pour provoquer une crise humanitaire, des accusations rejetées par le groupe islamique.

« Le secteur privé a pris la décision de lancer la grève. Il n’y a eu aucune concertation entre le gouvernement et les importateurs », a indiqué à IRIN Fawzi Barhoum du Hamas, ajoutant que le mouvement appelait les hommes d’affaires à déclarer la fin de la grève.

Si certains observateurs ont remis en question la possibilité d’une grève sans l’approbation du Hamas, les importateurs de carburant, défiant apparemment les souhaits du gouvernement, ont déclaré qu’ils ne mettraient pas fin au mouvement de grève tant qu’Israël n’aurait pas autorisé l’acheminement, dans l’enclave, de carburant en quantités plus importantes.

« Nous ne travaillons pour aucun gouvernement », a affirmé à IRIN Mahmoud Khozondar, de l’association des importateurs de carburant. Robert Serry, Coordinateur spécial des Nations Unies dans le cadre du Processus de paix au Moyen-Orient, a condamné les attaques menées aux points de passage et appelé Israël à « permettre de nouveau que la population civile de Gaza soit suffisamment approvisionnée en diesel et en benzine, conformément au droit international ».

shg/ar/cb/nh/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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