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Le bilan des victimes du cyclone Sidr pourrait être plus lourd

Alors que le nombre de victimes causées par le passage du cyclone Sidr sur la région sud-ouest du Bangladesh le 15 novembre continue de croître, les travailleurs humanitaires poursuivent leurs efforts pour accéder aux survivants.

« Le nombre de morts pourrait atteindre 10 000 », a affirmé Abdur Rob, président de la société du Croissant-Rouge bangladais, lors d’une conférence de presse tenue le 18 novembre à Dhaka, la capitale du Bangladesh ; des affirmations qui se fondent sur la nature de la catastrophe, les conditions de vie des populations sinistrées, les faibles moyens de communication et les difficultés d’accès aux régions frappées par le cyclone.

Six jours après le passage du cyclone Sidr, le plus dévastateur des 15 dernières années, le bilan officiel des victimes fait état de 2 625 morts ; mais ce chiffre change d’heure en heure.

« Dans le sous-district de Patharghata, j’ai vu ce matin un pêcheur ramener deux cadavres à terre », a confié à IRIN AKM Mohsin, un journaliste photographe travaillant dans la zone dévastée par le cyclone.

« Les populations attendent désespérément des secours. L’aide arrive, mais elle est trop insuffisante pour couvrir les besoins », a noté M. Mohsin.

« Ceux qui ont survécu à la catastrophe doivent aussi survivre à ses conséquences. Ils ont besoin de vivres, de vêtements, de médicaments, d’eau, mais par-dessus tout, de compassion », a-t-il poursuivi.

« Certains morts ne seront jamais comptabilisés et plusieurs corps ne seront jamais récupérés. On ne voit plus de cadavres aux alentours, mais on ne peut pas échapper à l’odeur des corps en décomposition qui se dégage des fosses communes », a souligné M. Mohsin.

Selon le ministère de l’Alimentation et de la Gestion des catastrophes, quelque 3,2 millions de personnes ont été affectées par le cyclone de catégorie 4 qui a balayé une bonne partie de la région côtière du sud-ouest dans la nuit du 15 novembre, causant d’importants dégâts. Quinze des 64 districts du pays on été touchés par le cyclone, dont 11 très gravement.

D’après les estimations actuelles du gouvernement, près de 300 000 habitations ont été rasées et au moins 600 000 autres ont été endommagées. En outre, plus de deux millions d’hectares de terres agricoles ont été détruites.

Des rapports d’évaluation précis sur l’ampleur réelle de la catastrophe commencent tout juste à arriver : « De plus en plus de rapports nous parviennent et nous renseignent sur l’ampleur des dégâts, le nombre de maisons détruites et le nombre de personnes isolées. Une aide d’urgence et des programmes de reconstruction à long terme seront indispensables », a fait prévenu Unnikrishnan PV, expert en secours d’urgence ActionAid Asie.

Le rôle des forces armées

Entre temps les forces armées du Bangladesh continuent de coordonner les opérations de secours en déployant dans la région des hélicoptères, des navires de la marine, des équipes médicales et des milliers de soldats.


Photo: Tanvir Ahmed/IRIN
Un habitant du district de Bagerhat récupère le peu qui lui reste après le passage du cyclone qui a fait des milliers de morts et autant de blessés
« Tous nos hommes n’ont peut-être pas encore atteint toutes les zones sinistrées, à cause des barrages routiers et des mauvaises conditions sur le terrain ; mais nos hélicoptères effectuent des rotations toute la journée pour acheminer les secours à tous les nécessiteux », a déclaré le lieutenant colonel Mainullah Chowdhury de la division des forces armées (AFD) qui supervise les opérations de secours d’urgence.

Des efforts importants ont été réalisés pour rétablir l’électricité dans la région sinistrée, a noté M. Chowdhury, ajoutant que seuls 25 à 30 pour cent des zones dans les districts sinistrés étaient encore sans électricité.

Et pour atténuer la souffrance des populations – outre les 5,2 millions de dollars d’aide d’urgence débloqués pour la reconstruction des habitations, et un programme d’alimentation de groupe vulnérable (VGF) lancé dans les districts du sud – le gouvernement envisage d’augmenter le nombre de cartes VGF et les rations distribuées à chaque personne.

« Dans le cadre du programme VGF, le gouvernement prévoit de donner 20 kg de riz par personne, au lieu des 10 kg distribués actuellement », a expliqué Ayub Mia, un porte-parole du ministère de l’Alimentation et de la Gestion des catastrophes.


Photo: Tanvir Ahmed/IRIN
Une maison détruite par le cyclone dans le sous-district de Shoronkhola, à Bagerhat, un district sud du Bangladesh
Une aide financière de plus de 25 millions de dollars

Une évaluation complète des dégâts reste à faire, mais les pays donateurs et les Nations Unies ont déjà commencé à réagir en s’engageant à fournir une aide de plus de 25 millions dollars, du riz, des couvertures, des tentes et d’autres produits.

Le gouvernement du Bangladesh a par ailleurs confirmé l’engagement de la communauté internationale à débloquer une enveloppe de 120 millions de dollars pour financer des opérations de secours et de réinsertion des victimes du cyclone Sidr.

Des représentants de pays donateurs et d’agences humanitaires devraient rencontrer des membres du gouvernement le 22 novembre afin de faire le point sur les prochaines actions à mener.

Le 18 novembre, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, avait exprimé ses vives préoccupations concernant le sort des populations du Bangladesh et avait fait part de la disponibilité des Nations Unies à contribuer à l’effort d’assistance aux sinistrés.

Chaque année, des cyclones balaient le Bangladesh, un pays de plaines, peuplé de plus de 150 millions d’habitants et qui compte parmi les plus pauvres du monde. Le cyclone qui avait frappé le pays en 1970 avait fait près de 500 000 morts et plus de 130 000 en 1991.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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