1. Accueil
  2. Africa

Les éleveurs doivent être indemnisés après l'abattage des volailles

Pour éviter que la souche mortelle H5N1 du virus de la grippe aviaire ne mute et ne se transmette à l’homme, il faut abattre les millions de volatiles infectés, dès que l’épidémie est signalée, et indemniser en conséquent les éleveurs de volailles, ont déclaré mercredi des experts agricoles.

« Notre plus grand souci, ce sont les pauvres propriétaires de petits élevages de volailles », a confié à IRIN M. Christopher Delgado, expert de la Banque Mondiale (BM), lors de la conférence internationale sur la grippe aviaire qui s’est ouverte mercredi dernier à Bamako, capitale du Mali.

Plus de cent pays et organisations internationales étaient représentés à la conférence. Cette réunion de trois jours a permis aux experts d’échanger des informations sur la maladie, et aux délégations ministérielles de définir des stratégies communes en matière de financement des programmes de lutte contre la maladie. M. Delgado conduisait la commission inter-Agence dont le rapport sur la lutte contre la propagation de la grippe aviaire dans les pays en développement recommande notamment l’indemnisation des éleveurs de volailles.

Pour M. Delgado, l’idée de l’abattage en masse des têtes de volaille des petits éleveurs est « obscène ». La production avicole est devenue une importante source de protéines dans les pays en développement. Cette activité a connu une croissance annuelle de 5,9 pour cent, par rapport à la production céréalière qui n’a connu qu’une croissance de 0,4 pour cent, a commenté l’expert de la BM.

« En l’absence de programmes d’indemnisation bien élaborés, ce sont ces petits éleveurs qui risquent de disparaître », a-t-il déploré.

Et ces programmes doivent être mis en œuvre rapidement, a-t-il ajouté. L’expérience a montré qu’en cas d’épidémie de grippe aviaire, les bêtes doivent être abattues dans les 72 heures, sinon la lutte contre la propagation de la maladie devient plus difficile et onéreuse.

Les éleveurs doivent être indemnisés immédiatement pour éviter qu’ils ne s’opposent à la destruction de leur seul moyen de subsistance, a expliqué M. Delgado. Or, les gouvernements des pays pauvres ont généralement une marge financière quasi-nulle et les fonds d’aide d’urgence des fonds ne sont toujours immédiatement disponibles.

En outre, dans les pays en développement qui ont connu des épidémies de grippe aviaire, la création de commissions d’indemnisation des éleveurs a parfois posé quelques difficultés. Les fonds d’indemnisation ont été détournés, où les autorités ont hésité à débloquer rapidement ces fonds, craignant les demandes d’indemnisation frauduleuses.

Au Vietnam, par exemple, les autorités ont réussi à juguler les épidémies de grippe de aviaire de 2003 et 2004 en prenant des mesures très autoritaires. Elles ont fait abattre près de 17 pour cent de la population avicole du pays.

Le rapport salue les efforts du gouvernement vietnamien, mais recommande toutefois de n’abattre que dix pour cent de la population avicole, ou cinq pour cent uniquement, dans les pays pauvres ne disposant de sources d’alimentation très diversifiées. Le reste de la volaille infectée devra être vacciné.

Le rapport recommande également aux gouvernements d’indemniser non seulement les éleveurs, mais aussi les fournisseurs d’aliments de volaille, les ouvriers des fermes d’élevage et les transporteurs.

Et pour que le programme d’indemnisation soit efficace, les gouvernements devront d’abord déterminer la nature juridique du préjudice subi par les éleveurs, a fait remarquer M. Delgado.

« Après tous, il s’agit d’une destruction par l’Etat d’un bien privé pour cause d’utilité publique », a-t-il conclu.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join