Le HCR vient de lancer des campagnes pour la promotion du rapatriement volontaire afin d’inciter les réfugiés à rentrer chez eux lorsque la situation sécuritaire s’améliorera dans leur pays. En Tanzanie, cette campagne a commencé mardi dernier. Elle implique plusieurs groupes de réfugiés qui ont été conduits dans leur pays pour constater par eux-mêmes l’amélioration de la situation sur le terrain.
Selon les estimations du HCR, près d’un million de réfugiés burundais vit encore en Tanzanie –354 000 dans des camps du HCR, 300 000 dans des villages où ils sont hébergés par des amis ou des parents, et 170 000 dans d’anciens camps qui ne sont pas gérés par le HCR.
A en croire Kwame Boafo, responsable du bureau du HCR à Ngara, l’agence a choisi de promouvoir le rapatriement volontaire en espérant que cette mesure offrira de meilleures chances de réinsertion aux réfugiés burundais.
M. Boafo a affirmé qu’avant de lancer cette campagne, les gouvernements concernés ont accepté de se conformer à la réglementation internationale en matière de rapatriement volontaire, étant entendu que le rapatriement forcé de réfugiés est une violation des lois internationales.
Le HCR envisage également d’organiser des visites de responsables et de rapatriés burundais dans les camps afin qu’ils informent les réfugiés des progrès accomplis pour la paix, la sécurité et l’amélioration des autres conditions de vie au Burundi.
Mais cette idée ne semble pas séduire certains réfugiés. En effet, pour André Nzohabonimana, responsable du camp de Lukole A, à Ngara, la campagne est prématurée car la sécurité au Burundi n’est pas totalement rétablie.
Selon lui, quelque 274 Burundais ont récemment fui les provinces de Kirundo, Muyinga, Kayanza et Ngozi.
« Le HCR les a pris en charge après les avoir interrogés. L’agence s’être rendue compte que ces réfugiés avaient fui en raison de l’insécurité qui prévaut dans la région », a expliqué M. Nzohabonimana. « Ils ont des parents, des voisins et des amis ici dans les camps, et ils les informent de tout ce qui s’y passe ».
Innocent Ndayishimiye, enseignant dans un établissement secondaire du camp de Lukole A, est inquiet de la campagne de promotion du rapatriement volontaire car, pense-t-il, cela pourrait être un moyen de se débarrasser du fardeau des réfugiés de Tanzanie.
Les responsables du HCR qui ont été contactés ne se sont pas prononcés sur la durée de la campagne. En revanche, ils ont indiqué qu’ils comptaient rapatrier un nombre important de réfugiés.
A la fin de la campagne, les réfugiés qui resteront dans le pays seront remis aux autorités tanzaniennes et passeront devant une commission de juristes pour justifier leur refus de rentrer au Burundi, a souligné M. Boafo.
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