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Mobilisation des aviculteurs béninois pour la consommation de la volaille locale

Eleveurs et vendeurs de volailles béninois ont défilé mardi dans les rues de Cotonou pour inviter leurs compatriotes à consommer de la volaille locale alors que le virus de la grippe aviaire continue de se répandre dans plusieurs pays de la région.

A l’appel de l’Association nationale des aviculteurs et vendeurs de volaille du Bénin, les producteurs de variétés de poulet locales (dites bicyclette) et importées, les vendeurs de poulets et d’œufs, les plumeurs qui ont vu leurs revenus diminuer de façon drastique depuis l’apparition de la grippe aviaire au Nigeria voisin, se sont rassemblés pour rappeler que le virus H5N1 n’avait pas atteint le Bénin et que la consommation de poulet béninois restait par conséquent saine.

« Ce fléau n’interdit pas la consommation de poulets et de ses dérivés surtout que la grippe aviaire n’est pas encore présente au Bénin », a déclaré Lionel Guézodjè, le secrétaire général de l’association, qui a affirmé que les ventes de volaille avaient chuté de près de 75% depuis l’apparition de la grippe aviaire.

Le premier cas de grippe aviaire a été découvert au Nigeria au début du mois de février. L’épizootie a ensuite été signalée en Egypte, au Niger puis au Cameroun, tous deux frontaliers du Nigeria. Au Bénin, les autorités ont notamment décrété l’interdiction de l’importation des volailles et produits dérivés en provenance des pays infectés par la grippe aviaire et renforcé les contrôles sanitaires aux frontières, sur les marchés intérieurs et dans les élevages, et aucun cas n’y a encore été décelé.

Bien que le virus H5N1 ait à l’occasion franchi la barrière d’espèce et infecté des humains, aucun cas humain n’a pour le moment été signalé en Afrique de l’Ouest.

Fatiou Akplogan, le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, a accueilli les caravaniers et indiqué les précautions à prendre avant de consommer la volaille. Il s’agit, entre autres, « de bien nettoyer la viande avant de la cuire » car, a-t-il dit, « au-delà de 70 degrés, le virus n’est plus actif ».

Ayant toutefois reconnu que le mal est présent dans les pays limitrophes, le ministre Akplogan a conseillé de consommer « les poulets et oeufs produits au Bénin ». La marche s’est achevée par une séance de dégustation publique de volaille et d’œufs au centre international de conférences de Cotonou.

Mais sur les marchés de Cotonou, dans le quartier des marchands de volaille, l’ambiance est plus morose.

« On vendait en moyenne une trentaine de poulets par jour. Mais depuis l'avènement de la grippe aviaire au Nigeria, c'est à peine que nous vendons un poulet par jour et la situation empire de jour en jour avec la découverte de nouveaux foyers au Niger et au Cameroun » , a déclaré Léontine Ahouansè, vendeuse de poulets au marché Saint Michel.

« Je ne sais rien faire d'autre que la vente de poulets. Car c'est cette activité que ma maman a mené de son vivant et moi aussi, dès mon enfance, j'ai été initiée à cela », s'est-elle lamentée.

Il en est de même pour les plumeurs professionnels et les vendeuses d’œufs assis sur leur banquette, la main à la tempe, attendant un hypothétique client.

« Moi je n'ai personne pour venir à mon secours, je vis du plumage avec mes quatre enfants orphelins de père », a déclaré Ginette Assogba, plumeuse de poulets au marché Saint Michel. « Nous devons manger et il faut payer la scolarité. Qu'allons nous devenir? », a-t-elle ajouté en éclatant en sanglots.

Marie Bidé, directrice du restaurant le Mandingue, spécialiste du poulet braisé, déclare qu’elle a dû se reconvertir en spécialiste du poisson braisé pour éviter de fermer son commerce. « Dès que la déclaration du foyer du Nigeria a été faite, les clients ont commencé à se faire rare. Le nombre diminuait de jour en jour jusqu'à ce qu’ils ne viennent plus du tout », a-t-elle dit.

Mais certains consommateurs n’ont pas l’intention de revenir à la consommation de volailles.

« Je ne mange plus de poulets, ni des oeufs, surtout que la plupart des oeufs vendus sur place viennent du Nigeria et les poulets « bicyclettes » également vendus à Cotonou ici viennent des villages frontaliers du Nigeria », a déclaré Rosine Bocco, une fonctionnaire. « Désormais, je suis au poisson ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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