De jeunes manifestants avaient attaqué et pillé les bureaux, véhicules et entrepôts de plusieurs agences de l’ONU dans la région sud de la Côte d’Ivoire sous contrôle des forces gouvernementales. Ces violences avaient gravement entravé l’action des agences humanitaires dans un pays où 3,5 millions de personnes – sur une population de 17 millions habitants – ont besoin d’une aide d’urgence.
Depuis plus de trois ans, le pays est divisé en deux. Des casques bleus de l’ONU sécurisent la zone de confiance qui sépare la région Sud, contrôlée par les forces gouvernementales, de la région Nord, occupée par la rébellion, alors que la Communauté internationale s’emploie à négocier un accord de paix entre les deux protagonistes.
M. Egeland se rendra dans ces régions pendant son séjour en Côte d’Ivoire.
Il visitera notamment à Bouaké, considérée autrefois comme la deuxième plus grande ville de la Côte d’Ivoire, aujourd’hui quartier général du mouvement rebelle des Forces nouvelles, où les autorités locales demandent le retour des fonctionnaires dans le nord, dans l’intérêt des populations.
Depuis le début de la guerre civile en 2002, médecins, enseignants, magistrats, agents de police et agents des travaux publics ont fui la région nord de la Côte d’Ivoire. L’ONU et de nombreuses agences caritatives telles que Caritas, le Comité international de la Croix Rouge ou l’organisation médicale internationale Médecins sans Frontières assurent le fonctionnement des hôpitaux et l’approvisionnement en eau potable.
M. Egeland qui a pris fonction en juin 2003, se rendra aussi dans la localité de Guiglo, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, une région très instable qui a été le théâtre des violences anti-ONU les plus graves pendant les manifestations du mois de janvier. A Guiglo, les bureaux de 10 agences onusiennes et humanitaires ont été détruits et pillés et des centaines de casques bleus ont dû se replier sur d’autres bases militaires de l’ONU.
Quant au Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, il a repris ses distributions de vivres à des milliers habitants de la région ouest, en particulier aux enfants souffrant de malnutrition et aux personnes vivant avec le VIH/SIDA. Ces distributions s’effectuent avec l’aide de Caritas, de MSF-France, de la Croix Rouge et de l’Office des migrations internationales (OMI).
Dans la région forestière qui entoure la ville de Guiglo se trouve un camp de réfugiés où vivent 6 000 Libériens et un autre camp où près de 7 000 paysans burkinabés, chassés et dépossédés de leurs plantations en Côte d’Ivoire, ont trouvé refuge.
Les dégâts subis par l’ONU lors des violentes manifestations du mois de janvier sont estimés à plus de 3 millions de dollars américains, ont indiqué des représentants de l’ONU et la facture correspondante aurait été adressée vendredi dernier au Président Laurent Gbagbo, selon Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.
Interrogé par des journalistes qui voulaient savoir si M. Annan exigerait des réparations, M. Dujarric a révélé que l’ONU avait déjà récupéré une partie des équipements volés dans leurs bureaux de Guiglo.
Après s’être rendu à Guiglo, la semaine dernière, Abdoulaye Mar Dieye, le coordonnateur de l’aide humanitaire en Côte d’Ivoire, a indiqué que les autorités locales ont regretté ce qui s’était passé et ont donné l’assurance qu’elles mettront en place un dispositif de sécurité minimum pour que les opérations humanitaires reprennent le plus rapidement possible.
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