1. Accueil
  2. West Africa
  3. Niger

Le gouvernement lance « un appel angoissé » à la communauté internationale

Les autorités nigériennes ont appelé ce week-end la communauté internationale à fournir une aide d’urgence au pays en proie à une grave crise alimentaire du fait de l’invasion acridienne et de la sècheresse.

Dans le même temps, les organisations de la société civile ont invité les Nigériens à descendre dans les rues pour protester contre ce qu’elles perçoivent comme l’indifférence du gouvernement face à la détresse alimentaire des populations.

«Près de 3 millions de Nigériens sont, aujourd'hui, en proie à la faim», a déclaré le premier ministre Hama Amadou devant les parlementaires samedi.

«Je souhaite saisir ... l'opportunité ... pour lancer, solennellement, du haut de cette tribune, un appel angoissé à la communauté internationale, pour une assistance alimentaire d'urgence», a-t-il ajouté.

Il y a deux semaines, les Nations unies ont lancé un appel de fonds de 16,2 millions de dollars pour venir en aide aux populations du Niger jusqu'au mois de septembre. Mais la semaine dernière, l’appel n’avait pas encore été entendu, à en croire Jan Egeland, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence.

Sècheresse et criquets pèlerins ont contribué à dévaster les pâturages et cultures de l'est, du nord et de l'ouest du pays semi-désertique l’année dernière, provoquant la perte de 15 pour cent de la production céréalière et de 40 pour cent des fourrages du pays.

Le prix des céréales a fortement grimpé, tandis que le prix de vente du bétail amaigri a chuté. N’ayant plus rien à manger, les populations du pays majoritairement rural en sont réduites à consommer des racines et fruits sauvages voire à fouiller des fourmilières dans l’espoir de trouver des grains oubliés par les insectes, indiquent les autorités nigériennes.

La malnutrition s’est développée et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) affirme que 150 000 enfants présentent déjà des signes de malnutrition sévère.

La Coordination démocratique des organisations de la société civile (CDSN) au Niger a invité la population à investir les rues de la capitale Niamey jeudi pour protester contre ce qu’elle a appelé "l'insouciance criminelle" des autorités face à la crise alimentaire.

En début d’année, le gouvernement nigérien avait tenté d’instaurer une nouvelle taxe sur les aliments et services de base mais avait dû revenir sur sa décision après des manifestations populaires sans précédent.

Le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), principal parti d’opposition, a saisi l’occasion pour dénoncer dans un communiqué paru vendredi «le comportement génocidaire» du gouvernement et sa «politique défaillante de gestion de la crise alimentaire».

«Le PNDS demande par ailleurs au gouvernement d’organiser systématiquement une distribution gratuite de vivres dans toutes les zones sinistrées en lieu et place de l’actuelle opération partisane de vente de céréales à prix modérés», affirme le communiqué.

Le Niger est l’un des pays les plus pauvres de la planète et est structurellement déficitaire en céréales. Le gouvernement y a mis en place un système de banques de céréales par lequel il envoie des stocks de céréales dans les zones les plus vulnérables que les gens peuvent se procurer à prix subventionné.

Cette année, le gouvernement a injecté quelques 42 000 tonnes de vivres dans les zones critiques pour être vendues à prix modérés, s’est félicité Amadou.

Les organisations humanitaires présentes sur le terrain estiment que le gouvernement fait ce qu’il peut et pensent que des distributions massives et gratuites ne se justifient que dans les zones où les populations n’ont absolument plus les moyens de se procurer des aliments.

«Dans les zones moins touchées, on risquerait de casser les mécanismes en place qui assurent la sécurité alimentaire de façon durable», a déclaré Michel Falavigne, le représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement au Niger.

«Toute polémique sur l’affaire ne devrait intervenir qu'après, car il ne faut pas ajouter de de volet politique à une crise alimentaire et humanitaire», a-t-il ajouté.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join