Annie Monard, fonctionnaire acridologue à la FAO à Rome, a estimé mardi que l’insecte retournerait dans les pays du Sahel en juin et juillet, mais dans une échelle moindre que l’année précédente.
« Il y aura un retour des populations acridiennes sur le Sahel car ce mouvement existe pour les populations grégaires, mais il sera très faible », a-t-elle affirmé.
« Leur impact sur les cultures et les pâturages sera fonction des populations qui vont venir et dont on ne peut encore présumer du nombre », a-t-elle ajouté.
Vendredi dernier, dans une mise à jour sur la situation des criquets pèlerins, la FAO a affirmé qu’à moins que de bonnes pluies tombent sur le Sahel et que des éclosions très importantes aient lieu au cours des prochaines semaines, « on ne s’attend pas à ce que des essaims se forment au cours du printemps en Afrique du Nord-Ouest ou menacent le Sahel pendant l’été ».
Les pays d’Afrique de l’Ouest ont connu, l’année dernière, la pire invasion acridienne en 15 ans.
Des essaims de criquets pèlerins capables de dévorer leur propre poids de végétation chaque jour, se sont abattus sur les pays du Sahel et ont dévoré cultures et pâturages en Mauritanie. Au Sénégal, au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Tchad, ils ont causé d'importants dégâts localisés dans certaines régions.
Les premiers essaims de criquets pèlerins arrivent généralement dans les pays du Sahel à la fin du mois de juin, au début de la saison des pluies.
Il faut habituellement deux à trois années pour qu’une invasion soit jugulée, et les experts de la lutte antiacridienne s’attendaient à une nouvelle invasion cette année.
Mais selon Monard, les températures particulièrement fraîches enregistrées cet hiver dans les pays du Maghreb ont amoindri la capacité de reproduction des criquets. Par ailleurs, les opérations de traitement qui se poursuivent au Maroc et en Algérie ont largement contribué à réduire les risques d'une nouvelle invasion.
La communauté internationale a mis du temps à réagir l'année dernière, mais la FAO s’est retrouvée, en fin de compte, avec un surplus de 30 millions de dollars américains qu’elle pourra injecter dans les opérations de prévention et de lutte cette année.
Du 25 au 29 avril à Bamako, au Mali, la FAO et la Banque Mondiale organisent conjointement un atelier régional pour établir des plans d’actions en vue de la campagne à venir. Il sera suivi, du 2 au 4 mai, par une réunion des bailleurs de fonds.
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