Le PAM a indiqué qu’il aura besoin d’acheter d’urgence des rations alimentaires pour venir en aide à environ 420 000 personnes souffrant de trois années consécutives de sécheresse en Mauritanie du sud, et à 160 000 personnes au Cap-Vert, en Gambie, au Mali et au Sénégal.
"Le pays le plus durement frappé dans la région est la Mauritanie, où les habitants des zones les plus pauvres sont en butte à la plus grande crise alimentaire de ces dernières années, et où le nombre des personnes nécessiteuses ne fait qu’augmenter », a déclaré à Dakar, au Sénégal, le directeur régional du PAM, Manuel da Silva.
"La Mauritanie se trouve dans l’épicentre de la crise alimentaire et des centaines de milliers de personnes seront en proie à la famine si une aide ne leur parvient pas rapidement », a averti M. da Silva.
"Outre la sécheresse, les pluies torrentielles et hors saison de l’an passé ont tué des milliers de têtes de bétail dont les ménages dépendent pour vivre pendant la saison de famine qui débute en février ».
D’après le PAM, les catastrophes naturelles ont épuisé les réserves céréalières et ont forcé les familles à sauter des repas pour faire face à la pénurie alimentaire. Les habitants de la plupart des zones rurales s’en sortent à peine et une malnutrition aiguë accroît les taux de mortalité infantile, a-t-il ajouté.
"Aftout, à environ 400 kilomètres de Nouakchott, est sans doute l’endroit le plus caché de la crise alimentaire en Afrique, et la Mauritanie n’est pas sur le radar de l’aide des pays donateurs", a commenté M. da Silva. "Les gens ordinaires font de leur mieux pour s’aider eux-mêmes et les travailleurs humanitaires font tout ce qu’ils peuvent pour les assister. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une période exceptionnelle et que le risque direct de famine guette des centaines de milliers de personnes parmi une population de 2,7 millions d’habitants ».
Le Cap-Vert, au large de la côte atlantique de l’Afrique, souffre des conséquences d’une mauvaise récolte en 2002. Selon les évaluations du PAM, de nombreuses familles ont consommé leurs réserves de graines et n’ont plus rien à planter pour la prochaine récolte.
"En juin 2002, et pour la première fois depuis plus de 20 ans, le Gouvernement cap-verdien a lancé un appel à l’aide internationale pour lui permettre de faire face aux pénuries alimentaires et à la malnutrition accrues », a rappelé l’agence onusienne.
D’après d’autres évaluations du PAM, les productions agricoles pour 2002 en Gambie, dans l’ouest du Mali et au Sénégal, ont également été très faibles et, dans les régions les plus fortement touchées,les vivres ne seront pas suffisants pour couvrir les besoins de la population rurale après janvier 2003.
"L’appel d’urgence du PAM pour le Sahel occidental vise à assister 580 000 personnes avec 55 000 tonnes de nourriture au cours des douze prochains mois. Mais il lui faudrait des dons pour réussir et il aurait besoin de ces dons, d’urgence », a souligné M. da Silva.
Le Gouvernement de la Mauritanie a lancé en septembre dernier un appel pour obtenir une aide alimentaire, mais il n’a pas eu une réponse importante, a rapporté en janvier le Réseau du système d’alerte contre la famine, de l’USAID.
Pour des précisions sur la famine croissante en Afrique et sur la campagne mondiale pour assister plus de 38 millions de personnes à travers le continent, consulter :
www.wfp.org/AfricaHungerAlert.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions