Le Liberia est le plus « instable » depuis que les Libériens (armés) unis pour la réconciliation et la démocratie(LURD) ont intensifié leur guerre contre le gouvernement du président Charles Taylor, a indiqué jeudi l’administrateur du PAM en Afrique de l’Ouest, Manuel da Silva.
"Les choses sont confuses, il y a beaucoup de tension et de rumeurs, les gens sont inquiets », a déclaré M. da Silva dans un point de presse à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Les combats ont provoqué un mouvement de population tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Liberia.
Le PAM estime qu’il y a 120 000 personnes déplacées autour de Monrovia, et des milliers d’autres ont disparu à l’intérieur du pays. Les autres déplacés incluent 44 000 Libériens en Guinée, dont 9 500 ont franchi la frontière depuis le milieu de mai.
Tandis que le PAM n’a pas eu accès au comté de Lofa, dans le nord du Liberia depuis plusieurs semaines, M. da Silva a informé que son agence a enregistré des Libériens arrivés en Guinée en provenance de Lofa. La majorité des arrivants sont dans « un très très mauvais état », a remarqué le responsable du PAM. La Sierra Leone et la Côte d'Ivoire continuent également d’héberger de grandes populations de réfugiés.
Le PAM et ses partenaires, a ajouté M. da Silva, sont entrain de renforcer leurs capacités pour pallier à une catastrophe humanitaire potentielle de personnes souffrant de malnutrition et en mauvaise santé, deux indicateurs clé de la détérioration de la situation. « Nous augurons une grande catastrophe humanitaire dans deux ou trois mois », a-t-il souligné.
La Guinée, que M. da Silva décrit comme « bien stable », a reçu jeudi 16 tonnes de nourriture dans le cadre des efforts actuels en vue d’assister les nouveaux arrivants libériens. Les biscuits à haute teneur en protéines étaient destinés aux réfugiés vivant à N'Zérékore. Depuis janvier, quelque 20 000 Libériens se sont réfugiés en Guinée, mais le PAM estime que vers janvier 2003, le chiffre actuel de 44 000 sera dépassé.
La Sierra Leone a connu une stabilité relative après dix années de guerre, ce qui a encouragé le PAM à participer à des programmes de rapatriement en collaboration avec le HCR, a noté M. da Silva.
Le démarrage d’un programme alimentaire scolaire constituera l’une des principales tâches de l’agence en Sierra Leone. Deux grands problèmes continueront néanmoins à faire l’objet d’un suivi : les arrivées de nouveaux Libériens et la souffrance des réfugiés sierra léonais au Liberia.
Les présidents des trois pays devaient se rencontrer ce jeudi à Rabat, au Maroc, dans le cadre d’une initiative de recherche de la paix. Les Etats ouest-africains, sous la houlette de la CEDEAO, ont aussi appelé à un cessez-le-feu et à un dialogue au Liberia.
Par ailleurs, des sources dans la capitale libérienne ont fait état mardi d’informations signalant des combats dans la localité de Sinje, dans le comté du Cape Mount, à environ 80 km au nord-ouest de Monrovia.
Sinje abrite un camp de Sierra Léonais hébergeant 13 323 réfugiés et quelque 13 461 déplacés à l’intérieur. Le PAM a transporté par avion une cargaison de nourriture au camp le 15 juin mais a dû suspendre la distribution à cause d’une attaque récente contre Gbah, sur la route de Sinje.
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