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Aménagement de l'eau pour lutter contre les déficits céréaliers

Les autorités du Burkina Faso comptent sur l'aptitude du pays à aménager l'eau pour résorber les déficits céréaliers engendrés par le mauvais temps. Un projet d'irrigation à petite échelle, récemment lancé par le gouvernement, vise à permettre aux agriculteurs de cultiver leurs terres tout au long de l'année. Actuellement, ils ne peuvent le faire que pendant trois à quatre mois par an.

L'idée est d'augmenter la production afin de prévenir les crises alimentaires qui ont frappé le pays durant des années, ont indiqué les autorités agricoles.

"Il s'est avéré que les paysans ne font rien pendant neuf mois alors qu'ils ont besoin de se nourrir durant toute l'année », a noté Alphonse Ouedraogo, chef du 'Projet petite irrigation villageoise'. "Ils ne travaillent que durant les trois à quatre mois de la saison pluvieuse, et passent le reste du temps à organiser des funérailles, des mariages ou des marchés », a-t-il raillé.

Le projet vise à exploiter les ressources en eau, aussi petites soient-elles, à travers tous les villages du pays. « L'élément déterminant est la disponibilité de la surface ou des eaux souterraines à la fin de la saison pluvieuse dans des sites que nous avons identifiés », a expliqué Ouedraogo. "C'est une course contre la montre que d'exploiter l'eau disponible », a-t-il ajouté.

A l'occasion du lancement du programme en novembre, dans le village de Yakiya, à 80 km à l'est de la
capitale Ouagadougou, des eaux souterraines ont été découvertes à près de 2,5 mètres de profondeur. En septembre, juste après les pluies, elles étaient à un mètre de profondeur. « Il est clair que l'agriculture alimentée par la pluie est une affaire dangereuse car soit il ne pleut pas beaucoup soit il y a des poches de sécheresse ou des inondations », a relevé M. Ouedraogo.

Le projet tentera de recueillir rapidement et de conserver l'eau qui tombe pendant la saison des pluies de sorte qu'elle puisse être utilisée pour l'agriculture en-dehors de la saison pluvieuse.

La saison traditionnelle pour planter se situe généralement entre juin et septembre. « Le grand problème est de changer la mentalité de nos agriculteurs. Leurs habitudes de production doivent être radicalement changées», a déclaré le ministre de l'Agriculture, Salif Diallo. "Des efforts seront déployés pendant de nombreuses années pour sensibiliser les gens afin que la petite irrigation devienne une habitude chez les producteurs burkinabè ».

Si l'on croit plusieurs études, les cultures ne sont effectuées que sur 3,7 millions d'ha des 9 millions d'ha de terres arables que le Burkina Faso possède. Moins du un dixième des neuf milliards de métres cubes du pays est utilisé. Les pouvoirs publics espèrent obtenir trois récoltes annuelles dans certaines régions en recueillant l'eau qui tombe pendant la saison pluvieuse. Cette année, le projet sera exécuté sur 1 000 ha. Les apports ciblés sont 4 000 tonnes de maïs et 400 tonnes de niebe, une fève riche en protéines.

Ce pays sahélien enclavé souffre régulièrement de déficits céréaliers, principalement causé par l'inclémence du temps. Pour la saison qui vient de s'achever, le déficit était de 442 000 tonnes ou 20,15 pour cent des besoins nationaux.

Les autorités estiment que le fait d'appliquer le projet dans la moitiés des 8 000 villages du Burkina Faso permettra au pays d'atteindre un surplus de production de 30 000 à 40 000 tonnes par an, et un rendement de trois à quatre tonnes à l'hectare. Elles ont le sentiment qu'il pourrait éventuellement permettre au pays de couvrir la moitié de ses besoins alimentaires.

Le projet a reçu des fonds de démarrage dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres les plus lourdement endettés (HIPC) sous forme d'une ligne de crédit de 1,5 million de dollars, tandis que la Caisse nationale de crédit agricole a accepté de prêter aux agriculteurs 1,5 milliard de CFA (environ 2 millions de dollars) pour l'achat de pompes à pédale et de semences, et pour ériger des monceaux de compost. L'Union européenne a promis d'aider les agriculteurs à écouler leurs surplus sur les marchés.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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