Au Kenya, l’Église anglicane, qui compte quelque cinq millions de fidèles, s’est engagée à restaurer la couverture forestière du pays de 10 pour cent au cours des quatre prochaines années et à promouvoir la conservation des sols auprès de 100 000 foyers.
Le Conseil hindou d’Afrique, qui compte quelque 1,7 millions d’adeptes, s’est engagé à effectuer un audit environnemental de ses structures. D’autres engagements pris par la Qadiriyyah, le principal mouvement islamique au Nigeria, et par la Province anglicane d’Afrique du Sud, concernent respectivement la création de pépinières et l’adoption de principes écologiques pour économiser l’énergie.
Les chefs religieux, de confession musulmane, chrétienne ou hindoue, ont mis en place un plan d’action devant être appliqué au cours des sept prochaines années et qui inclut, entre autres choses, la création d’ateliers sur la conservation de l’environnement, l’abandon de l’utilisation de sacs en plastique, l’organisation de formations sur la gestion durable de l’utilisation des terrains, la collecte des eaux de pluie et la promotion de la conservation des forêts.
Les chefs religieux viennent du Cameroun, d’Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Nigeria, du Rwanda, d’Afrique du Sud, de Tanzanie, d’Ouganda et du Zimbabwe.
Ensemble, les trois religions regroupent quelque 184 millions de fidèles originaires de régions parmi les plus pauvres du monde, où la population est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique.
Une seule Terre
La réunion qui a duré trois jours sur le thème de ‘Many Heavens, One Earth, Our Continent’ (Plusieurs paradis, une seule Terre, notre continent) a été organisée par le Groupe de collaboration sur la biodiversité en Afrique (ABCG) et financée par la Banque mondiale, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le gouvernement norvégien.
Le directeur et représentant régional du Programme des Nations Unies pour l’environnement, Mounkaila Goumandakoye, a déclaré : « Nous pourrions avoir plus de succès, nous pourrions être plus proches des besoins et des aspirations du continent, nous pourrions avoir plus d’impact dans tous les pays africains si nous pouvions travailler avec vous [les religions] main dans la main. Travailler en collaboration avec les différents cultes devient une priorité du plan d’action du Programme des Nations Unies pour l’environnement en Afrique ».
Les groupes religieux ont souvent œuvré pour la conservation de l’environnement. Aux États-Unis par exemple, une coalition de groupes chrétiens et juifs fait campagne contre l’abattage des forêts anciennes et contre l’exploitation commerciale des forêts sur les terres appartenant au domaine public. De son côté, l’Institut de la biodiversité à l’université d’Oxford, en partenariat avec l’Alliance des religions et de la conservation (ARC) et la Base de données mondiale des sites naturels sacrés (SANASI), établit une carte mondiale des sites forestiers religieux pour leur conservation. Les groupes religieux posséderaient environ 5 à 10 pour cent des forêts de la planète.
D’après les experts, l’attachement profond de certaines religions à l’eau et aux forêts facilite leur engagement en faveur de la conservation de l’environnement.
« Les gens considèrent les forêts comme des lieux de pèlerinage, et les rivières, les lacs et, en particulier, les arbres sont utilisés comme symboles de pouvoir par de nombreuses religions dans le monde entier. Ils s’intéressent véritablement à leur protection », a déclaré à IRIN Bethwel Murunga qui enseigne la religion africaine à l’université de Maseno.
Martin Palmer, secrétaire général de l’ARC établie au Royaume-Uni, qui travaille en collaboration avec des groupes religieux pour la conservation de l’environnement fondée sur leurs enseignements fondamentaux, leurs croyances et leurs pratiques, a affirmé que les groupes religieux constituaient une force décisive pour la conservation environnementale.
« Nous sommes réalistes mais également optimistes… Les religions ne peuvent pas y arriver seules, mais je peux [dire qu’elles peuvent contribuer] aux deux tiers… Nous avons demandé à nos partenaires, la Banque mondiale, le Fonds mondial pour la nature, le gouvernement norvégien et [aux autres] de venir sur place pour voir où nous avons besoin d’aide maintenant », a-t-il déclaré.
fn/ko/am/rz-fc/amz
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions