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Le gouvernement accusé de négligence concernant la maladie du hochement de tête

Grandmother seated with the grandchild suffering from Nodding disease Camilla Turner/IRIN
Deux actions en justice ont été intentées contre le gouvernement ougandais pour négligence dans la prise en compte de la maladie du hochement de tête (nodding disease, en anglais). Selon le ministère de la Santé, au moins 200 enfants ont été tués par cette maladie depuis 2009 et 3 500 sont actuellement touchés.

L’une des actions en justice a été portée par Health Watch Uganda, une œuvre de bienfaisance locale, et l’autre par deux députés.

Health Watch Uganda a accusé le gouvernement d’avoir violé les droits des enfants atteints en ne leur apportant pas les soins de santé nécessaires.

« Nous voulons que le gouvernement présente ses excuses aux familles des enfants touchés et à ceux dont les enfants sont morts de la maladie du hochement de tête [et] nous voulons qu’il verse des indemnités pour le décès de ces enfants », a dit Ema Dini, directrice exécutive d’Health Watch.

« Tellement d’enfants de 5 à 15 ans sont morts de cette maladie depuis 2008... La réaction du gouvernement a été très lente », a-t-elle ajouté.

« Il incombe au gouvernement de prendre soin de la population, mais, actuellement, il ne prend pas cela très au sérieux », a dit Gilbert Olanya, l’un des deux députés qui ont intenté un procès contre le gouvernement. « En théorie, [des centres médicaux] ont été ouverts, mais, en réalité, aucun service n’a été observé sur le terrain. »

Dans un centre de soins du district de Pader, dans le nord de l’Ouganda, 15 enfants sont assis ou allongés sur des bâches et des couvertures et mangent un plat de semoule de maïs et de haricots. Nombre d’entre eux présentent des ecchymoses et des brûlures sur les jambes et les bras. Ces blessures sont le résultat des crises convulsives, symptomatiques de la maladie du hochement de tête, une maladie mortelle et incurable, qui pourrait être liée à la cécité des rivières. Cette maladie, qui touche principalement les enfants, entraîne des retards de développement physique et mental et peut causer une perte de la parole et de la vue.

David Nokrach, médecin en charge du centre médical de Pader, déplore un manque de ressources. Le centre ne compte que dix lits alors qu’il estime que la maladie pourrait toucher jusqu’à 900 personnes dans le district. « Je me suis déplacé dans la communauté et ces [patients] ne représentent que quelques cas parmi d’autres. Un grand nombre de cas se trouve [encore] dehors. Ils ont été abandonnés à leur sort », a-t-il dit, avant d’ajouter que lors de l’ouverture du centre, en mars, le personnel de santé prenait en charge jusqu’à 100 patients par jour.

Selon M. Nokrach, le centre de santé manque de médicaments et a besoin d’aliments enrichis pour les patients, qui sont généralement atteints de malnutrition, car les crises de convulsions sont souvent déclenchées lorsque les malades tentent de s’alimenter.

« Le dépôt pharmaceutique national ne nous donne que peu de produits. Nos réserves peuvent être épuisées en deux ou trois semaines », a-t-il ajouté.

Mesures gouvernementales

Le gouvernement a présenté en février un plan de lutte contre la maladie, dans le cadre duquel il a ouvert trois centres de soins spécialisés et formé 99 professionnels de santé. Mais certains lui ont reproché d’avoir trop tardé et ont estimé que ces mesures étaient insuffisantes. Selon le ministère de la Santé, la mise en œuvre de ce plan a été entravée par un manque de fonds.

Le procureur général, Peter Nyombi, a cependant dit à IRIN que son bureau contesterait toute poursuite contre le gouvernement au sujet de la maladie du hochement de tête.

« [Les plaignants] intentent ces actions par ignorance, car moi, je sais ce que le gouvernement a fait. Il a mené des recherches sur la maladie en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé », a dit M. Nyombi. « Une grande quantité d’argent et de nourriture a été mise en réserve pour lutter contre la maladie. »

Lors de son discours sur l’état de la nation du 7 juin, le président ougandais, Yoweri Museveni, a annoncé le lancement d’un programme de traitement de masse et de prophylaxie contre la cécité des rivières afin d’éradiquer cette maladie.

je/kr/cb-ld/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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