Mais beaucoup attendent toute la journée en vain : Depuis le début des troubles politiques il y a quelques semaines, le secteur du bâtiment est quasiment au point mort.
« Cela fait plus de 35 jours que je n’ai plus de travail du tout… J’ai été obligé de vendre notre téléviseur la semaine dernière pour pouvoir nourrir ma femme et mes quatre enfants, a dit à IRIN Ubad, qui travaillait auparavant comme aide-maçon.
Selon de récentes statistiques gouvernementales, plus d’un million de journaliers vivent de l’industrie du bâtiment ; la plupart d’entre eux gagnent l’équivalent de 9 dollars par jour.
« Le secteur du bâtiment subit à présent une stagnation sans précédent. De ce fait, des centaines de milliers de journaliers se retrouvent sans aucun revenu, » a dit Mohammed Ayish, économiste au ministère de la Planification et de la Coopération internationale.
Investisseurs et entrepreneurs ont suspendu les projets de construction ou bien observent [les évènements] et attendent que le calme revienne.
« Les maîtres d’ouvrage nous ont dit d’arrêter jusqu’à la fin de la crise politique, » a dit à IRIN Ali Sarari, entrepreneur en bâtiment à Sanaa.
Réduction de la demande en matériaux de construction
Selon l’homme d’affaires Hefdhullah al-Ansi, la demande en matériaux de construction a plongé de 70 pour cent. « Je vendais habituellement plus de 500 000 rials yéménites de matériaux de construction par jour, mais aujourd’hui, je n’en vends plus que 200 000 au maximum, » a t-il dit à IRIN, ajoutant qu’il a dû licencier quatre de ses six ouvriers.
Plutôt que de rester à ne rien faire, de nombreux ouvriers sans emploi ont rejoint les manifestations organisées par le mouvement de la jeunesse près de l’Université de Sanaa. Ils considèrent les manifestations comme une opportunité de faire entendre leurs griefs.
« Nous avons besoin de changement. Nous devons avoir accès à des soins médicaux gratuits. Nous avons besoin d’un nouveau gouvernement qui mène une bonne politique économique, » a dit à IRIN Saif Ahmad, un ouvrier du bâtiment qui campe actuellement avec les manifestants de l’Université.
Des centaines de travailleurs intermittents campent actuellement avec les jeunes manifestants près de l’Université, a dit à IRIN l’économiste M. Ayish. « Ils ont trouvé un endroit où ils peuvent avoir à manger et exprimer leurs revendications ; ils passent leur temps à participer aux manifestations anti-gouvernementales. »
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