L’étude, menée par l’Initiative internationale pour un vaccin contre le sida (IAVI) dans cinq pays africains, a découvert que la prévalence de la pharmacorésistance transmise au Rwanda, en Ouganda et en Zambie était considérablement plus élevée que les chiffres précédents ne le laissaient supposer.
Sur les 408 personnes étudiées au Kenya, au Rwanda, en Afrique du Sud, en Ouganda et en Zambie, 19 présentaient des mutations de résistance transmise. La prévalence de la résistance s’est considérablement accrue durant l’étude en Zambie et est restée élevée durant toute la durée de l’étude d’Entebbe (Ouganda).
« La leçon à tirer de cette étude est qu’il est urgent d’établir une surveillance régulière de la pharmacorésistance, qui n’existe pas actuellement, » a dit Omu Anzala, directeur de l’Initiative kenyane pour un vaccin contre le sida, le Kavi. « Si nous pouvons repérer une résistance transmise dans une étude aussi limitée, alors on peut imaginer qu’il s’agit d’un problème bien plus fréquent.
Nous avons vu ce qui s’est passé au fil des années avec le paludisme, avec la résistance qui s’est développée contre plusieurs médicaments. Il nous faut réagir rapidement pour nous assurer que les gouvernements sont conscients [du problème] et mettent en place une surveillance de la pharmacorésistance afin d’éviter que la même chose ne se reproduise avec les ARV, » a t-il ajouté.
En 2009, le Kenya a lancé un plan quinquennal national concernant la pharmacorésistance du VIH, la prévention, le suivi et la surveillance.
Une étude indépendante menée en 2010 par la PharmAccess Foundation - une organisation non gouvernementale (ONG) néerlandaise oeuvrant dans le domaine de la santé - pour évaluer la résistance en Afrique (projet PASER), a révélé que près de 6 pour cent des patients sur le point de commencer un traitement VIH pour la première fois présentaient déjà une résistance aux ARV courants de première intention.
Au cours d’un atelier sur la pharmacorésistance du VIH qui s’est tenu en Ouganda en décembre 2010, Christine Watera, coordinatrice du Groupe de travail ougandais sur la pharmacorésistance du VIH [Uganda's National HIV Drug Resistance Working Group], a mis l’accent sur la nécessité de poursuivre la recherche, afin d’établir à l’échelle nationale une carte de la prévalence de la pharmacorésistance du VIH.
Elaboration de stratégies
L’organisation mondiale de la Santé (l’OMS) recommande que les pays mettent en place des stratégies destinées à évaluer et à prévenir la pharmacorésistance, en menant par exemple des enquêtes et en développant des mécanismes d’alerte précoce fondés sur des indicateurs comme les ruptures de stocks de médicaments et les dossiers d’observance du traitement des pati ents.
« Les gouvernements doivent fournir le soutien nécessaire et garantir que les patients aient droit à un suivi adéquat, de façon à pouvoir changer de médicaments si leur traitement commence à ne plus être efficace, » a t-il ajouté « La détection précoce de l’échec chez un patient est cruciale, de même que le conseil régulier et le comportement de réduction des risques. »
M. Price a noté qu’en théorie, les résultats de l’étude pourraient avoir un impact sur le traitement utilisé comme prévention que l’ONUSIDA est en train de promouvoir avec sa nouvelle stratégie du Traitement 2.0.
“Si j’utilise une PrEP [prophylaxie pré-exposition] et que je suis exposé à une souche de VIH résistante au médicament que je prends, il se peut que j’aie un plus grand risque d’être infecté que si j’étais exposé à une souche non-résistante,” a t-il dit. « Mais la recherche dans ce domaine doit être approfondie… Nous ne savons pas encore grand chose à propos de la résistance dans le traitement utilisé comme prévention. »
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