« Les propriétaires et les marchands de bétail...changent leurs habitudes pour relever les défis [actuels] », a dit à IRIN Hussein Abdullahi, chercheur au Pwani University College, dans la province de la Côte. « Malgré tous les problèmes auxquels sont confrontés les éleveurs, le secteur connaît un essor important ».
Dans la province nord-orientale, les marchands font désormais le commerce de chameaux plus résistants à la sécheresse. Ils se sont également tournés vers les marchés éthiopiens où les chameaux sont vendus avant d’être expédiés sur les marchés plus lucratifs du Moyen-Orient, a dit à IRIN M. Abdullahi en marge d’un forum d’experts et de chercheurs sur les questions d’élevage organisé à Kinna, dans le nord du district d’Isiolo.
Selon Abdirazak Nunow, enseignant à l’Institut d’études sur l’environnement de l’université Moi, les familles de la tribu Orma qui vivent dans le delta du fleuve Tana ont établi des ranchs de 2 000 à 2 400 hectares pour s’assurer que leurs petits troupeaux aient de quoi paître.
Dans certaines régions pastorales, l’acquisition de terres communales par le gouvernement pour le développement d’une agriculture intensive irriguée explique en partie les changements dans le mode de vie de ces bergers autrefois nomades, a-t-il ajouté.
Les communautés pastorales du district de Tana River ont d’abord perdu de vastes étendues de pâturages lorsque, après 1963, le gouvernement a mis en œuvre le projet d’irrigation de Bura, qui avait notamment pour objectif de donner des terres à des familles qui n’en avaient pas.
Récemment, des milliers d’hectares de terres situées dans le delta du fleuve Tana ont été loués pour la production d’aliments et d’agro-carburants et pour l’exploitation minière, a dit M. Nunow. Selon lui, le peuplement, les plantations et la division des terres ont entraîné la disparition de pâturages et de points d’eau.
Diversification
Certains éleveurs se sont très bien adaptés à l’économie de marché : ils travaillent désormais comme courtiers en bestiaux dans les petits centres de commerce situés le long de la route reliant Garissa, Lamu et Mombasa. Les femmes s’impliquent elles aussi de plus en plus dans des activités telles que la vente de produits laitiers.
Le constat est le même en Éthiopie, où les pâturages des régions de Nagelle et de Medawolabu ont été transformés en terres à blé, a indiqué Abdi Abdullahi Hussein, un membre de l’Assemblée régionale somalienne en Éthiopie.
« À l’époque, les propriétaires de bétail ont perçu le changement comme une véritable catastrophe. Aujourd’hui toutefois, ils sont nombreux à avoir changé d’avis », a écrit M. Hussein dans un rapport sur le développement du commerce de lait de chamelle dans la région somalie de l’Éthiopie.
Les communautés pastorales de la région sont maintenant impliquées dans toutes sortes d’activités génératrices de revenus. En se rapprochant des villes avec leurs chameaux, elles ont permis le développement du commerce du lait de chamelle et la création de villages spécialisés dans sa production.
Selon David Hughes, du Future Agricultures Consortium, les communautés pastorales ont besoin de soutien pour relever les défis actuels.
« Il existe toutes sortes de façons d’aider les pastoralistes d’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique », a-t-il dit. « Les recherches sur les technologies de l’information et leurs avantages peuvent faire des merveilles [et] offrir des opportunités à de nombreux jeunes. Certains peuvent même réussir à obtenir un diplôme [universitaire] depuis un village isolé ».
na/aw/mw – gd/amz
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions