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le pays fait face à une crise financière majeure

Staff at Tikhuba Clinic in Lubumbo region of eastern Swaziland measure out a corn soya supplement that is given to poverty-stricken patients on ARV treatment Kristy Siegfried/PlusNews
Staff at Tikhuba Clinic in Lubumbo region of eastern Swaziland measure out a corn soya supplement that is given to poverty-stricken patients on ARV treatment
À l’heure où le gouvernement du Swaziland examine les recommandations du Fonds monétaire international (FMI) destinées à éviter un désastre économique, les conséquences de la crise financière se font déjà sentir dans les couches plus pauvres de la population.

Incapable de se rendre en ville pour vendre les légumes de son jardin, Thabsile Ndlovu, une veuve de la région montagneuse de Hhohho, dans le nord du pays, n’a pas pu payer les frais de scolarité de ses enfants.

« Les autobus ne viennent pas jusqu’ici parce que les routes sont trop mauvaises en ce moment », a-t-elle dit.

Récemment, des pluies diluviennes ont rendu certaines routes impraticables. Le gouvernement a par ailleurs annoncé, cette semaine, que sa flotte de niveleuses était hors d’état de fonctionner parce qu’il manquait d’argent pour se procurer les pièces de rechange nécessaires.

« Au début de la crise, le gouvernement nous a dit qu’il ne toucherait pas à l’éducation et à la santé, mais nous avons découvert que ces secteurs pouvaient être affectés de plusieurs façons », a dit Stanley Dube, un consultant financier qui vit à Manzini, une ville commerciale située au centre du pays.

En effet, même si les cliniques publiques continuent d’offrir des soins de santé de base, de nombreux patients peuvent difficilement se rendre sur place, a fait remarquer M. Dube.

En outre, les organisations non gouvernementales (ONG) peinent à joindre les deux bouts depuis que le gouvernement a décidé de couper l’aide financière accordée à ces organisations de 14 pour cent.

« Alors que les prix augmentent, l’aide du gouvernement diminue », a dit à IRIN Thembi Nkambule, directeur du Swaziland Network of People Living with HIV and AIDS (SWANEPHA).

Diminution des revenus de la SACU

Le Swaziland fait partie des petits pays de la région qui ont bénéficié, au cours des dernières années, d’un boom des recettes de l’Union douanière de l’Afrique australe (Southern African Customs Union, SACU).

La SACU, qui se compose du Botswana, du Lesotho, de la Namibie, de l’Afrique du Sud et du Swaziland, applique des tarifs douaniers communs au cinq pays et distribue généreusement les recettes encaissées aux États membres. Par le passé, le Lesotho et le Swaziland en ont particulièrement été tributaires, car ces pays pauvres et peu peuplés ont peu ou pas de ressources naturelles et comptent une forte proportion de personnes infectées par le VIH.

En 2009, les revenus de la SACU comptaient pour environ 20 pour cent du produit intérieur brut (PIB) du Swaziland. Avec la crise économique mondiale toutefois, ils ont chuté d’environ 70 pour cent et risquent de diminuer encore au cours des prochaines années.

Le FMI a récemment publié un rapport dans lequel il suggère aux gouvernements du Botswana, du Lesotho, de la Namibie et du Swaziland diverses stratégies d’ajustement fiscal destinées à compenser la diminution des recettes de la SACU.

Suppressions d’emplois

L’une des principales recommandations pour le Swaziland était de réduire de manière significative la masse salariale considérable de sa fonction publique. Le gouvernement a ainsi annoncé la suppression de 7 000 postes de fonctionnaires en 2011. Même s’il permettra d’économiser, ce geste risque de compromettre la fourniture des services publics et de contribuer à l’augmentation du taux de chômage, qui atteint déjà 40 pour cent.

Le gouvernement a également annoncé la suspension des embauches, le recours à des emprunts à court terme et des coupures mineures, notamment la suppression des gâteaux destinés à la collation d’après-midi des bureaucrates.

Selon le rapport du FMI, la dette publique risque de passer de 19 pour cent du PIB en 2010 à 31 pour cent en 2011 et à 75 pour cent d’ici 2015 si le gouvernement ne fait rien pour régler ses problèmes économiques.

« Il s’agit là d’un scénario catastrophe : un pays ne peut pas survivre avec une telle dette », a indiqué un économiste de la branche swazie d’une banque sud-africaine qui a souhaité garder l’anonymat.

Il n’est toutefois pas convaincu par les recommandations du FMI, qui suggère notamment de mettre en place une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) afin d’augmenter les recettes du gouvernement et de compenser la diminution des revenus de la SACU.

« Dans un pays où les deux tiers de la population vivent dans la pauvreté absolue...où sont les consommateurs qui peuvent payer la TVA ? », a-t-il demandé.

Il doute également que le secteur privé du Swaziland soit capable d’attirer suffisamment d’investissements pour atténuer les conséquences de la crise financière, même si ce serait la solution idéale.

« Avant même que les recettes de la SACU ne dégringolent et que la récession ne frappe, l’investissement privé au Swaziland était en baisse », a-t-il ajouté.

Les ONG en quête d’une aide extérieure

Le 12 janvier, les responsables du gouvernement devaient rencontrer des acteurs industriels importants afin de discuter des moyens d’augmenter les revenus de l’État. Un PDG invité à la réunion a dit à IRIN qu’une proposition d’accroître l’exploitation minière était sur la table.

Selon le rapport du FMI toutefois, les recettes minières ont elles aussi tendance à diminuer, même dans des pays comme la Namibie et le Botswana, dont les sous-sols sont beaucoup plus riches en minerais que celui du Swaziland. Les auteurs du rapport exhortent les gouvernements à examiner la possibilité de mettre en place des « mesures destinées à diminuer le niveau de dépenses...avant de songer à des moyens d’augmenter les recettes ».

Les responsables de plusieurs ONG qui tentent de répondre aux besoins humanitaires considérables de la population swazie ont dit à IRIN qu’ils chercheraient à obtenir plus d’aide extérieure afin de minimiser les éventuelles perturbations des services publics.

« Nous bénéficions du soutien de donateurs étrangers sympathiques à notre cause, mais vu la situation économique mondiale, leurs contributions sont moins importantes qu’avant. Cela pose un véritable dilemme », a dit M. Nkambule, du SWANEPHA.

jh/ks/cb- gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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