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Thembi, « Même les enfants, ils appellent une personne avec le VIH/SIDA une ‘patate pourrie’ »

Siphiwe [not her real name] was taking 11 pills a day for both HIV and drug-resistant TB before "the tablets became too bitter" and she stopped taking them Kristy Siegfried/PlusNews
Just over half the estimated 60,000 people in need of treatment are getting it
Thembi (nom de famille non révélé) est une maman séropositive de 33 ans qui a vécu toute sa vie dans la pauvreté à la campagne. Elle vit seule avec ses trois enfants dans les basses et vertes collines de la région centrale de Manzini au Swaziland, alors que son mari travaille en Afrique du sud.

« J’ai peur de gâcher mon traitement. J’ai raté des rendez-vous à la clinique. Parfois quand cela arrive, je manque de médicaments. J’ai démarré un traitement par antirétroviraux (ARVs) il y a deux ans, mais c’est assez irrégulier. Je suis seule la plupart du temps avec mes trois petits enfants. Je n’ai pas d’argent pour le trajet en bus et la clinique est trop éloignée pour y aller à pied. Aussi, je suis très fatiguée la plupart du temps. Si je pouvais mieux suivre mon traitement, j’aurais peut être plus d’énergie, mais je fais du mieux que je peux.

« Les enfants doivent être surveillés. La petite fille âgée de deux ans de ma voisine s’est noyée dans un seau d’eau. Elle est tombée dedans la tête la première. Ca a duré seulement cinq minutes, mais quand sa mère est revenue, elle était morte. Quelque chose comme ça me fait plus peur que de rater mon traitement.

« Je n’ai pas dit à mon mari que j’étais séropositive. Je l’ai eu de lui, alors je sais qu’il doit avoir le VIH/SIDA mais il n’a pas fait le test. Ils m’ont dépisté quand j’étais enceinte de ma plus jeune. Elle a deux ans maintenant. Je me tais parce qu’il a renvoyé sa première femme après avoir appris qu’elle était séropositive. Je suis sa seconde épouse. La première [épouse] est tombée malade et quand elle lui a dit qu’elle était séropositive il l’a renvoyée dans la ferme de ses parents. Il ne s’est pas fait dépister, peut-être parce qu’il avait peur mais je me suis fait dépistée, à cause d’elle.

« Personne ne sait que je suis séropositive sauf la clinique…Personne ne doit savoir que je suis séropositive. Ils peuvent me blâmer et me chasser. Même les enfants, ils appellent une personne avec le VIH/SIDA ‘une patate pourrie’. Les gens vous rejettent. Les gens meurent du VIH/SIDA et personne ne dira que cela en est la cause, parce qu’alors certains membres de la famille refuseront que vous soyez enterré dans le cimetière familial.

« Quand je vais à la clinique, j’emmène mes enfants. Je dis à ma belle-famille que nous y allons pour faire leur suivi médical. Je cache mes médicaments antirétroviraux là où personne ne peut les trouver. Je me sens très seule quand je fais cela. Mais je ne veux pas mourir. J’aime tellement mes enfants. J’aime mon mari même s’il peut être ignorant et cruel. Mais il est mieux dans la vie avec moi vivante que morte.

« Nous n’avons rien, pas d’électricité, et l’eau vient de si loin. J’aime chanter. Nous chantons et prions ensemble en tant que famille. Mes enfants aiment m’entendre chanter. Ils ont leurs chansons favorites qu’ils me demandent de chanter. Je resterai en vie pour que je puisse chanter pour eux encore longtemps ».

jh/kn/cb – sk/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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