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La mise sous traitement précoce pourrait être moins chère que prévue

Healthworker dispenses medication at a clinic UNAIDS
Les résultats des recherches menées par l’Université de Witwatersrand en Afrique du Sud et l’Université de Boston aux Etats-Unis ont révélé que la mise sous traitement antirétroviral (ARV) précoce des personnes séropositives, lorsque le taux de CD4 (qui mesure la résistance du système immunitaire) était plus élevé, permettrait de réaliser plus d’économies qu’initialement prévu.

Après des années de débat sur la faisabilité financière de la mise sous traitement ARV des patients dont le nombre de CD4 est égal à 350 (au lieu du seuil actuel de 200), des recherches ont démontré qu’une telle initiative se traduirait par une augmentation de seulement 13 pour cent du coût du programme national d’ARV si de meilleurs systèmes d’achat de médicaments et des stratégies de délégation des tâches étaient mises en œuvre.

Des activistes et des responsables du gouvernement se sont opposés pendant des années afin de déterminer si le pays avait les moyens de se conformer aux nouvelles directives relatives au traitement, qui préconisent notamment l’administration de médicaments plus efficaces et la mise sous traitement précoce, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

En avril 2010, l’Afrique du Sud a publié ses premières lignes directrices révisées en matière de traitement VIH en six ans. Ces nouvelles directives incluent des ARV moins nocifs, mais la mise sous traitement des malades dont le nombre de CD4 est égal à 350 n’a été étendue qu’à un groupe limité de patients à haut risque, comme les femmes enceintes, les nourrissons et les personnes atteintes de tuberculose.

Il a été découvert qu’attendre que les patients affichent un faible taux de CD4 avant de leur administrer un traitement ARV résultait en un plus grand risque d’infections opportunistes et en des résultats moins probants chez les patients, mais le gouvernement a dit ne pas avoir les moyens d’élargir les traitements précoces à un plus grand nombre de patients. L’OMS recommande que tous les patients séropositifs dont le nombre de CD4 est inférieur ou égal à 350 débutent un traitement.

A graph of the number of patients projected to enter the South African HIV treatment programme over time under three treatment senarios
Photo: GGesine Meyer-Rath/Boston University
Estimations de l'augmentation du nombre de patients
Ces résultats sont issus d’une étude dont l’objet était d’évaluer les coûts liés à la mise en œuvre des lignes directrices sud-africaines actuelles et de l’ensemble des recommandations émises par l’OMS entre 2010 et 2017.

Les chercheurs ont combiné des modèles mathématiques à des données relatives aux coûts et aux patients recueillies sur plusieurs années auprès de deux structures sanitaires offrant des soins à des personnes vivant avec le VIH à Johannesbourg. Ces recherches ont été menées afin d’évaluer les besoins en matière de traitement, les patients perdus de vue et les coûts de traitement associés à chaque ensemble de lignes directrices.

Dans le cadre des lignes directrices actuelles, le gouvernement devra dépenser quelque 9,8 milliards de dollars américains pour la prise en charge des patients séropositifs d’ici 2017. La mise en œuvre des recommandations de l’OMS en mettant les patients sous traitement plus tôt coûterait près de 11 milliards de dollars au cours de la même période.

Les deux enveloppes comprennent les fonds d’environ 5,6 milliards de dollars américains nécessaires à l’achat des médicaments à un prix compétitif sur le marché international, ainsi qu’à la mise en œuvre de stratégies de délégation des tâches, et plus précisément les programmes dans le cadre desquels les infirmières mettent elles-mêmes les patients sous thérapie et gèrent le traitement, et les assistants en pharmacie dispensent les ARV.

La prévalence augmente le nombre de patients, pas l’éligibilité

Selon les chiffres avancés par les chercheurs, d’ici 2017, quelque 3,5 millions de patients auront débuté une thérapie ARV selon les lignes directrices actuelles. En revanche, ce chiffre passerait à 3,9 millions si la mise sous traitement précoce était appliquée.

« L’augmentation du nombre de patients sous [ARV] au fil des ans résultant des taux de prévalence et de purs besoins médicaux, est plus forte que l’augmentation du nombre de patients sous ARV pour des raisons d’éligibilité », a dit Gesine Meyer-Rath, chercheur et professeur assistant à l’Université de Boston, dans une présentation enregistrée sur l’étude diffusée lors de la Conférence internationale sur le sida organisée à Vienne, en Autriche, en 2010.

« Si le gouvernement sud-africain continue de faire ce qu’il a dit, c’est-à-dire offrir un traitement à toutes les personnes qui en auraient besoin, le programme coûterait plus cher que la mise en place de règles sur l’éligibilité, qui n’augmenteront les coûts que de manière marginale », a-t-elle poursuivi.

Des données pour plaidoyer 

Alors que selon les résultats de l’étude, un programme de mise sous traitement précoce représenterait environ 10 pour cent du budget national de santé d’ici 2012, les lignes directrices actuelles représentent près de huit pour cent du budget, soit une différence minime.

Le docteur François Venter, président du Southern Africa HIV Clinicians Society (Société des cliniciens du VIH en Afrique australe), a discuté des résultats de l’étude lors d’une récente rencontre annuelle de la Rural Doctors Association of Southern Africa (Association des médecins ruraux d’Afrique australe, RuDASA) , et a estimé que compte tenu des dépenses médicales évitées grâce au traitement, le coût en valait la peine.

« A mes yeux, si 47 pour cent des décès enregistrés sont liés au VIH, on peut alors se permettre d’investir 10 pour cent de notre budget », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.
«Nous [Unité de recherche sur le VIH et la santé génésique de l’Université de Witwatersrand] avons effectué quelques évaluations et avons conclu que si vous mettez un patient sous ARV, vous évitez au moins une hospitalisation et plusieurs visites à la clinique », a-t-il dit.

Dans un contexte de diminution de l’aide internationale, faire des économies deviendra de plus en plus important, a estimé M. Venter.

« Nous devons tirer bien plus de nos ressources – qu’il s’agisse de l’Afrique du Sud riche ou du Malawi pauvre – ces pays doivent vraiment songer à travailler de manière plus intelligente », a dit M. Venter. « Si vous faites appel à un peu de créativité, à quelques bonnes personnes et que vous investissez un peu d’argent dans la recherche, vous êtes bien équipé pour expliquer comment gérer les systèmes de santé, mieux et de manière bien plus intelligente ».

Le gouvernement sud-africain finance à hauteur d’environ 80 pour cent son programme national de distribution d’ARV, et fait figure d’exception dans une région où les budgets santé de nombreux pays, comme le Mozambique et Madagascar, dépendent fortement des bailleurs internationaux. Avec un taux de prévalence de près de 18 pour cent, l’Afrique du Sud dispose du plus grand programme d’ARV au monde : plus d’un million de personnes suivent un traitement.

llg/he/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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