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Prévention du VIH insuffisante pour la Coupe du monde

<font color=red>[FOR ONE TIME USE ONLY]</font> Soccer fans gathered in Cape Town's Long Street for the World Cup final draw in December 2009 Mujahid Safodien
L’excitation qui entoure la Coupe du monde n’est pas seulement liée au football, mais également aux festivités annexes. Des litres d’alcool seront certainement consommés quand des fans du ballon rond venus des quatre coins de la planète côtoieront des Sud-Africains, tandis que les inhibitions risquent quant à elles de disparaître.

La Coupe du monde est depuis longtemps associée à un événement propice à la recrudescence du commerce sexuel. En outre, dans un pays où un adulte sur cinq vit avec le VIH, faire fi de toute prudence et avoir des rapports sexuels non protégés avec une personne locale, ou un professionnel du sexe, peut avoir de lourdes conséquences.

La presse internationale s’est empressée de souligner le danger et a rappelé que le mois de festivités pourrait contribuer à une augmentation des infections au VIH. Toutefois, pour les activistes de la lutte contre l’épidémie, la Coupe du monde est une occasion en or pour adresser des messages de prévention aux supporters.

A l’occasion d’un colloque organisé par le Conseil national de lutte contre le sida sud-africain (SANAC en anglais) en novembre 2009, des responsables sanitaires, des activistes et des ONG ont décidé de n’appliquer que cette mesure de prévention.

Cependant, le Conseil n’a reçu ni financement ni lignes directrices de la part de la Fédération internationale de football association (FIFA) ou du gouvernement sud-africain, a dit Mark Heywood, président-adjoint du SANAC.

« De grands projets étaient à l’étude, mais ils n’ont pas abouti. La FIFA n’a pas fait appel au SANAC afin de mettre l’événement au service de la prévention et de la mobilisation anti-VIH. Ainsi, nous nous retrouvons face à une terrible occasion manquée », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.

« Nous savons que l’excitation autour de la Coupe du monde et l’afflux de visiteurs encouragera des comportements à risque et nous devons limiter cela. Mais à l’heure actuelle, le SANAC est incapable de mettre en œuvre ses plans plutôt modestes, car il ne dispose pas des quatre millions de rands (516 000 dollars américains) nécessaires ».

Les ONG accusent la FIFA de « bloquer l’accès »

La coordination des efforts de lutte contre le VIH/SIDA n’a pas été confiée à la société civile, mais cette dernière s’est battue afin d’obtenir l’autorisation de mener des activités dans les stades et les parcs de supporters sponsorisés par la FIFA.

« De grands projets étaient à l’étude, mais ils n’ont pas abouti. Ainsi, nous nous retrouvons face à une terrible occasion manquée »
Mabalane Mfundisi, coordinateur de la section sports et loisirs du SANAC, qui supervise les activités de lutte contre le VIH en lien avec la Coupe du monde, a dit qu’ils avaient « frappé à la porte de la FIFA » afin de proposer de s’occuper de centres de bien-être dans les stades et les parcs de supporters, mais leur proposition est restée sans réponse.

La FIFA et son comité organisateur local ont réfuté avoir eu vent d’une telle requête, mais plusieurs ONG ont dit à IRIN/PlusNews avoir rencontré des problèmes semblables et s’être vu refuser l’accès aux stades et aux parcs de supporters. Début juin, plusieurs organisations de lutte contre l’épidémie ont publié une déclaration commune condamnant la FIFA et son comité organisateur local pour avoir « empêché la distribution de préservatifs et la diffusion de messages d’information sur la prévention du VIH et la santé au sein des stades contrôlés par la FIFA et lors des fêtes de supporters ».

« Nous avions engagé d’interminables procédures afin d’essayer d’y avoir accès, puis, à 30 jours du coup d’envoi, nous avons décidé de jeter l’éponge », a dit Richard Delate, directeur de programme-pays au sein de Johns Hopkins Health and Education in South Africa, une des organisations se trouvant derrière cette déclaration. « Désormais, nous mènerons des activités dans les communautés locales. Nous avons canalisé nos énergies ».

Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA aurait envoyé une lettre à Sepp Blatter, président de la FIFA, exhortant ce dernier à soutenir les efforts de lutte contre le VIH déployés par le gouvernement sud-africain. Les ONG qui ont publié la déclaration ont, quant à elles, demandé à rencontrer dans les plus brefs délais la FIFA et son comité organisateur local afin d’obtenir une réponse à leurs préoccupations.

M. Heywood a soutenu la déclaration, mais à ses yeux, le gouvernement est également tenu de mettre davantage de pression sur le FIFA. « J’ai l’impression que [le gouvernement] est très révérencieux à l’égard de la FIFA, et que la FIFA est quant à elle très insensible, qu’elle s’intéresse uniquement au succès de la Coupe du monde, en ignorant les défis quotidiens de notre pays », a-t-il dit.

M. Mfundisi a dit que le SANAC coordonnerait les actions de diverses ONG dans des centres de bien-être situés dans des lieux publics, qui ne seront pas contrôlés par la FIFA. Ces centres proposeront des informations sur le VIH, des tests de dépistage et des préservatifs.

Pénurie de préservatifs?

La FIFA a donné son accord pour l’installation de distributeurs de préservatifs dans les toilettes des stades. Toutefois, il n’est pas garanti qu’il y aurait suffisamment de préservatifs disponibles afin de répondre aux besoins de l’ensemble du pays durant la Coupe du monde.

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Selon Meisie Lerutla du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), quelque 100 millions de préservatifs seraient nécessaires pour satisfaire la demande accrue lors de la rencontre sportive. L’UNFPA s’est engagé à mettre 3,5 millions de préservatifs féminins à disposition dans les centres de bien-être, et le gouvernement britannique a pour sa part fait don de 42 millions de préservatifs masculins.

Fidel Hadebe, porte-parole du ministère de la Santé sud-africain, a confirmé que seulement 55 millions de préservatifs supplémentaires seraient distribués, parmi lesquels un million a déjà été distribué à la South African Business Coalition on HIV/AIDS (SABCOHA), qui s’allie à la Federated Hospitality Association of Southern Africa (FEDHASA) afin de distribuer des préservatifs dans un emballage spécial en l’honneur de l’événement dans les chambres d’hôtel du pays.

Le docteur Marlene Wasserman, sexologue et directrice du centre de santé sexuelle de la ville du Cap, a souligné que le problème ne concernait pas la quantité de préservatifs disponibles pendant la compétition, mais l’absence d’une vaste campagne de prévention.

« Il faut mener des campagnes de sensibilisation pour que les [fans du ballon rond] arrivent en Afrique du Sud avec des préservatifs dans les poches et qu’ils sachent s’en servir », a-t-elle conclu.

ks/he/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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