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La volte-face du ministère sur la proposition de loi sur le VIH soulève des inquiétudes

Judge's gavel Contributor/IRIN
En Ouganda, les militants de la lutte contre le VIH ont fait part de leurs inquiétudes au sujet d’une décision du ministère de la Santé de soutenir une loi sur le VIH/Sida qui criminaliserait la transmission délibérée du VIH.

La semaine dernière, Richard Nduhura, Ministre de la Santé, est apparu devant la commission parlementaire sur le VIH pour expliquer la position du gouvernement sur la loi de prévention et de contrôle du VIH/Sida (2009). Mr Nduhura est revenu sur sa précédente position selon laquelle des dispositions de la loi mèneraient à la discrimination et saperaient les droits des personnes vivant avec le VIH.

« Je soutiens la loi telle qu’elle est actuellement », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.

Le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré dans le passé qu’il « soutenait entièrement » une loi sur le VIH/Sida qui criminaliserait la transmission délibérée du virus.

La proposition de loi, ainsi qu’un autre projet controversé, la loi anti-homosexualité de 2009, a généré de nombreuses critiques de la part des militants des droits humains.

Selon Stella Kentutsi, du Forum national des personnes vivant avec le VIH/Sida en Ouganda, la volte-face du ministre a montré qu’il existait toujours un manque de compréhension des clauses [de la loi] et de la manière dont elles affecteraient les gens vivant avec les VIH.

« Le principal problème que nous avons avec cette proposition de loi est le manque de sensibilisation; nous pensons que les commentaires [de Nduhura] ont été biaisés et influencés par le parlement », a-t-elle dit. « Il a besoin de s’asseoir et de réfléchir attentivement, puis de prendre une décision qui maintiendra l’équilibre entre les deux parties ».

Mr Nduhura a dit qu’il était convaincu de sa nouvelle position, et qu’il n’avait pas été indûment influencé par les membres de la commission parlementaire.

Le Forum a sensibilisé le public à travers le pays à cette proposition de loi, qui a pour objectif de fournir un cadre légal à la réponse nationale au VIH, ainsi que de protéger les droits des personnes atteintes par le VIH. Un grand nombre de ses articles cherche à protéger les droits des personnes vivant avec le VIH à des soins médicaux, à criminaliser la discrimination basée sur le statut VIH et à maintenir les principes de confidentialité et de consentement.

« Si vous poussez pour un châtiment plus sévère, ou moins sévère, parce que la personne est infectée, vous faîtes de la discrimination et vous sapez les droits des personnes vivants avec le VIH »
Contradictions

Cependant, les militants de la lutte contre le Sida disent que les articles de la loi qui criminalisent la transmission délibérée du virus sont contreproductifs ; par exemple, la proposition de loi criminalise la tentative de transmission et recommande l’emprisonnement à perpétuité pour les personnes jugées coupables de transmission délibérée du VIH. De nombreux militants ont demandé comment le gouvernement pourrait prouver la transmission délibérée.

La proposition de loi recommande de plus que les utilisateurs de drogues intraveineuses, les délinquants sexuels et leurs victimes, les personnes accusées d’infractions liées à la prostitution et les femmes enceintes et leurs partenaires soient automatiquement testés pour le VIH. Si la proposition de loi est votée, elle autoriserait les personnels médicaux à informer, à leur discrétion, les gens qu’ils pensent [être] à risque d’avoir contracté le VIH, comme le conjoint d’une personne séropositive.

« Si vous poussez pour un châtiment plus sévère, ou moins sévère, parce que la personne est infectée, vous faîtes de la discrimination et vous sapez les droits des personnes vivants avec le VIH », a dit Mme Kentutsi. « Ceux qui sont infectés par le VIH ne devraient pas être traités de façon différente ».

La proposition de loi doit être présentée devant le parlement très prochainement, et les intervenants auront l’opportunité d’exposer leurs positions sur les dispositions de la loi.

« Les gens ne devraient pas autant s’en faire au sujet de ce projet de loi ; cette phrase [transmission délibérée] pourrait être supprimée ou retenue – il y a encore beaucoup de possibilités pour la revoir », a dit Chris Baryomunsi, un des membres de la commission parlementaire sur le VIH du parlement.

en/kr/mw/sk

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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