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Ne pas oublier les personnes handicapées

In Freetown, Sierra Leone, a young man whose legs are affected by polio makes t-shirts for a local football team. He wants to teach other youths the skill. February 2010 Nancy Palus/IRIN
Les personnes en situation de handicap doivent être prises en compte dans les plans de développement et de réduction de la pauvreté en Sierra Leone, ont dit les auteurs d’une nouvelle étude sur les conditions de vie des personnes handicapées dans le pays.

Cette étude a été menée par Leonard Cheshire Disability (LCD), une ONG (organisation non gouvernementale) basée au Royaume-Uni.

Les auteurs – pour qui cette étude est une « photographie » et constitue une première étape pour ensuite aller plus loin dans les recherches – espèrent que leur travail contribuera à clarifier les besoins les plus pressants de la communauté des personnes handicapées, à l’heure où le gouvernement et ses partenaires reconstruisent les infrastructures et les services sociaux.

« La voix de la communauté des personnes handicapées n’est généralement pas entendue dans les discussions sur le développement », a dit Bentry Kalanga, responsable senior des programmes de LCD en Afrique.

« Jusqu’à présent, le handicap n’a pas été considéré comme un sujet majeur [dans le domaine] du développement ; il doit être davantage mis en avant ».

Alors que le handicap a suscité une certaine attention dans les années qui ont suivi la guerre civile de 1991-2002 – au cours de laquelle des milliers de personnes ont été amputées – les auteurs disent qu’il existe très peu de statistiques sur les personnes handicapées en Sierra Leone.

D’après les résultats de l’étude, dans beaucoup de domaines socioéconomiques tels que la richesse matérielle et le logement, les personnes handicapées vivant dans les zones urbaines étudiées ne sont pas considérablement plus défavorisées que les personnes non handicapées. La Sierra Leone est l’un des pays les plus pauvres du monde, et huit ans après la guerre, les conditions de vie restent extrêmement difficiles pour beaucoup de ses habitants.

« Cela renvoie à la situation du pays. Suite à la guerre, tout le monde s’est retrouvé avec presque rien, et le pays [est confronté à de gros besoins de] reconstruction », a dit M. Kalanga à IRIN.

Cependant, l’étude a tout de même montré que les personnes handicapées ont moins accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’emploi que les personnes non handicapées, dans un pays où cet accès est déjà limité.

Les personnes handicapées sont plus de deux fois plus nombreuses que les personnes non handicapées à ne pas avoir accès aux soins de santé – 16,4 pour cent contre 7,1 pour cent, d’après l’étude.

Environ 1,5 pour cent des personnes présentant un handicap sévère ou très sévère sont en mesure de recevoir une protection et des aides sociales, contre 12,4 pour cent des personnes interrogées ne présentant pas de handicap, et 14,3 pour cent de celles présentant un handicap léger ou modéré.

Les personnes handicapées sont en outre davantage exposées aux viols et aux violences physiques, a observé l’étude.

Les chercheurs ont interrogé des personnes non handicapées, des personnes ayant un handicap modéré et des personnes ayant un handicap sévère, afin de comparer les conditions de vie quotidiennes de ces différents groupes.

Un rôle à jouer

A young woman disabled from polio. Her t-shirt reads: 'Disability is NOT inability'. Freetown, Sierra Leone. February 2010
Photo: Nancy Palus/IRIN
‘Disability is not inability’ – ‘Handicap n’est pas synonyme d’incapacité’ – est la devise de l’association de Freetown
Des personnes handicapées par la polio vivant à Freetown, la capitale, ont dit à IRIN qu’elles ne voulaient pas de traitement spécial, mais simplement les mêmes services de base et les mêmes droits que tout citoyen.

« Nous sommes tous des êtres humains », a dit Edward Mustapha, secrétaire général de House of Jesus, une association pour personnes handicapées dans le centre de Freetown.

« De plus, nous sommes des citoyens de ce pays. Nous avons un rôle à jouer dans la construction de la nation, malgré notre [handicap] ».

IRIN a rencontré Sehid Souleymane Conteh alors qu’il créait des maillots pour une équipe de football locale. Il transmet cette compétence à de jeunes hommes.

« La plupart d’entre eux iraient mendier dans la rue sinon. Etre handicapé ne signifie pas que l’on perd toute capacité. On peut faire quelque chose avec sa tête. J’aimerais poursuivre mes études et enseigner aux générations suivantes, pour ne pas voir mes frères handicapés dans la rue », a-t-il dit. 

Réseau familial

Le rapport de la LCD indique que la plupart des Sierra Léonais, qu’ils soient handicapés ou non, comptent avant tout sur la famille et les amis pour le soutien économique.

« Dans beaucoup de pays à bas revenus, la famille élargie constitue une source importante de soutien et d’aide pour les membres traditionnellement considérés comme vulnérables. Cela souligne la nécessité de garantir l’insertion des familles et des communautés lorsque l’on conçoit les programmes et les politiques ».

L’étude a été menée dans des zones urbaines et périurbaines en juin-juillet 2009 ; si les résultats ne peuvent pas être considérés comme représentatifs du pays entier, ils révèlent cependant des tendances importantes, d’après les auteurs. LCD prévoit d’étendre la recherche aux zones rurales du pays.

Le gouvernement de Sierra Leone a ratifié en juillet 2009 la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, et travaille actuellement à élaborer une législation qui soit conforme à cette convention.

np/sr/aj/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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