Le Programme multi-pays VIH/SIDA de la Banque mondiale (MAP) est entré dans les 10 derniers mois de ses six années de fonctionnement en RDC. Le Plan d'urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR), qui fournissait des traitements contre les maladies opportunistes ainsi qu’un soutien aux laboratoires, devrait interrompre son aide, tandis que le mécanisme de financement international, UNITAID, qui apportait des traitements de seconde intention et des ARV pédiatriques, se retire en 2011.
Dans cette situation, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme devient le seul bailleur finançant les traitements contre le VIH dans le pays.
Yves Nicolas Alexandre, qui dirige le Groupe de gestion des programmes du Fonds mondial du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en RDC, a reconnu que si les programmes du Fonds mondial étaient encore en mesure de traiter de nouveaux patients, le fait que le programme MAP de la Banque mondiale touche à sa fin mettait le Fonds dans une position difficile.
Seulement 10 pour cent des personnes - soit 35 000 personnes - ayant besoin d’ARV en RDC y ont accès, a dit à IRIN/PlusNews Corinne Benazech, coordinatrice du projet VIH/SIDA de l’ONG (organisation non gouvernementale) Médecins Sans Frontières. D’après elle, « la principale raison expliquant le petit nombre de patients sous traitement est le manque de financement ».
« Nous sommes très préoccupés par cette situation ; il n’a pas été facile de lever des fonds », a dit Adama Guindo, représentant pays du PNUD, qui est le principal bénéficiaire des subventions VIH du Fonds mondial pour la troisième, la septième et la huitième série d’octroi de subventions. « La plupart des bailleurs bilatéraux nous disent qu’ils accordent déjà des fonds au VIH par l’intermédiaire du Fonds mondial et qu’ils ne veulent pas effectuer des financements parallèles – le gouvernement doit prendre davantage de mesures pour améliorer la mobilisation des ressources ».
« Beaucoup de patients... arrivent à la clinique de MSF quand ils sont déjà extrêmement faibles et proches de la mort » |
D’après Mme Benazech, de MSF, certains programmes de la capitale n’acceptent plus de nouveaux patients pour les traitements contre le VIH.
« Beaucoup de patients venant de l’hôpital gouvernemental, qui est à court de médicaments, arrivent à la clinique de MSF quand ils sont déjà extrêmement faibles et proches de la mort, donc leurs chances de survie sont limitées », a-t-elle dit. « Les patients sous traitement doivent payer les examens de leur taux de CD4 [qui mesure la résistance du système immunitaire]… ce qui est extrêmement cher pour le Congolais moyen ».
« En RDC, le VIH n’est pas chronique comme c’est le cas dans beaucoup d’autres pays africains, où une couverture significative est assurée ; ici, c’est [un problème] aigu », a-t-elle ajouté. « Nous avons besoin d’urgence de davantage de promotion et de mobilisation pour obtenir des financements supplémentaires en RDC ; la situation est critique ».
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* Cet article a été mis à jour le 16 avril pour rectifier une erreur dans les chiffres indiqués dans le cinquième paragraphe: 35 000 est le nombre de personnes ayant accès aux ARV en RDC, et non pas le nombre total de personnes ayant besoin de ces médicaments dans le pays, comme cela avait mentionné par erreur
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