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Le traçage de l’aide

Education is a major challenge in conflicted-affected northern Sri Lanka, where thousands of children are now returning to school Contributor/IRIN
Les bailleurs ont fait beaucoup de progrès : leurs engagements en faveur de l’aide sont désormais rendus publics ; en revanche, suivre ces dons pour calculer quelle somme est dépensée où et pour quoi reste bien trop difficile, selon des analystes.

« Dans les pays en développement, les gens ne s’intéressent pas aux engagements en faveur de l’aide ; ils veulent en savoir plus sur les projets et les activités. Ils sont plus axés sur l’exécution que sur l’allocation », a dit à IRIN Owen Barder, directeur d’aidinfo, un programme de l’organisation non gouvernementale (ONG) Development Initiatives.

« Où est l’argent ? Qui a été payé ? Où est l’école ? Les données que les bailleurs recueillent à l’heure actuelle ne sont pas destinées à répondre à ces questions … Les autorités sanitaires malawites, par exemple, doivent savoir qui finance quoi dans le domaine de la santé pour pouvoir prendre leurs propres décisions en matière de dépenses ».

Chaque engagement en faveur de l’aide passe en moyenne par six accords contractuels, selon les recherches effectuées par Edward Clay, membre de l’Overseas Development Institute, un organisme britannique ; et cela peut compliquer le suivi.

Toutefois, d’après Karin Christiansen, directrice de l’ONG Publish What You Fund (PWYF), il ne devrait pas être si difficile de trouver ces informations. « Les chiffres sont là, c’est simplement une question de divulgation des contrats. Le traçage de l’aide n’est pas aussi difficile que vous pensez. Les contrats devraient toujours indiquer le prochain maillon de la chaîne ».

Le diable est dans le détail, a expliqué Owen Barder, en allusion au scandale des notes de frais qui avait éclaboussé les parlementaires britanniques en 2009. « Si nous nous étions contentés des résultats [les sommes globales déclarées], si nous n’avions pas examiné en détail qui avait dépensé quoi et où, nous n’aurions pas su que les gens revendaient des maisons rénovées pour empocher de l’argent ... c’est le détail qui a compté ».

Selon les estimations d’une étude publiée en mars 2010 par Claudia Williamson de l’université de New York, en moyenne, 17 pour cent du budget des bailleurs sert à couvrir leurs frais administratifs.

Des normes communes de divulgation de l’aide

L’International Aid Transparency Initiative (IATI), composée du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de Development Initiatives et de l’Agence britannique d’aide au développement international (DFID), collabore avec les bailleurs en vue d’établir un ensemble de normes communes de divulgation de l’aide. « Les gouvernements devraient se sentir obligés de le faire, rien que pour des questions de liberté d’information », a estimé M. Barder.

Dans ce domaine, la communauté de développement peut prendre exemple sur le secteur privé, selon Mme Christiansen. « Les sociétés standardisent leurs comptes depuis des années : elles utilisent toutes un langage commun ; nous ne sommes pas aussi avancés que d’autres marchés financiers ».

Mais la rédaction de rapports communs est une tâche complexe car elle exige la participation de tous, selon la représentante d’un bailleur de fonds, qui a préféré garder l’anonymat. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’un système qui fonctionne chez différents bailleurs. DFID peut donner à la Banque mondiale, qui peut donner à une ONG, qui peut donner à une ONG locale ; donc, s’il n’y a qu’un seul bailleur qui travaille, on ne peut pas assurer le traçage ».

C’est pourquoi elle ne s’attend pas à la création d’un système de suivi fonctionnel avant la fin de l’année 2011.

Pour que ce système puisse être mis au point, trois éléments doivent être améliorés, d’après M. Barder. Les bailleurs doivent renforcer la capacité des gouvernements des pays en développement à exiger une plus grande transparence et à créer leur propre chiffrage générique de l’aide reçue ; soutenir davantage les organismes qui analysent les informations relatives à l’aide ; et standardiser leur propre divulgation des données.

Toutefois, selon Rigoberto Giron, vice-président associé des initiatives stratégiques auprès de l’ONG CARE, les ONG devront également renforcer leur capacité à rendre publique chaque étape de leurs dépenses. Actuellement, la plupart des ONG rendent compte de leurs dépenses aux institutions donatrices, aux fondations et aux principaux bailleurs privés, mais ne divulguent pas les détails de leurs transactions au public.

« Le détail exact n’est pas encore divulgué publiquement, mais si quelqu’un vient nous voir, nous lui dirons », a-t-il dit à IRIN.

aj/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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