1. Accueil
  2. East Africa
  3. Tanzania

Trop de travail, pas assez d’école

[Tanzania - Zanzibar] There can be a brighter future. With appropriate community planning, medical care and intensive distribution of mosquito nets Jambiani village in Zanzibar witnessed a downfall in malaria cases from 90 percent in 2000 to 0.89 percent AMREF/Chris White
Zanzibari children, like these at Jambiani village, will benefit from the new education policies.
Le marché aux poissons de Malindi, dans la ville de Stonetown, à Zanzibar, bouillonne d’activités économiques, mais la perspective de se faire rapidement de l’argent attire trop d’enfants qui devraient être à l’école, disent des militants.

« Les enfants veulent aller à l’école, mais ils doivent [travailler pour] aider leurs parents », a dit à IRIN Mubarak Maman, responsable de programme à Zanzibar pour Save the Children.

Sur le marché, on les voit surtout servir le thé ou vendre des en-cas le matin et en début d’après-midi, lorsque les pêcheurs reviennent avec la pêche du jour.

La situation se reproduit dans tout l’archipel, situé à l’est de l’Afrique. Malgré sa réputation de destination touristique de premier plan, l’archipel semi-autonome de Zanzibar est pauvre, ce qui entretien le travail et l’exploitation des enfants.

« Lorsque vous allez à Pemba [l’une des îles de Zanzibar], vous voyez de nombreux enfants qui pêchent ou qui cassent des pierres pour faire du gravier », a dit M. Maman. « Les parents disent qu’ils n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école ».

Cependant, selon une évaluation réalisée en 2001 par l’Organisation internationale du travail (OIT), à Zanzibar, les enfants travaillent dans des conditions encore plus difficiles dans les plantations de girofle ou dans les fermes d’algues, ainsi que dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme. De nombreux enfants se livrent également à la prostitution.

Plus de 100 000 enfants âgés de cinq à 17 ans sont salariés à Zanzibar, selon une enquête réalisée en 2006 par le gouvernement.

Hamza, 15 ans, vendeur de jus de fruits depuis un an, a dit qu’il travaillait six heures par jour et qu’il gagnait environ 7 000 shillings tanzaniens (cinq dollars), dont il versait la plus grande partie à son frère aîné. Le reste était envoyé à ses parents, qui vivent sur le continent.

« Mes parents sont pauvres, ils n’auraient pas les moyens de me garder à l’école », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’il aimerait y retourner. « J’ai peur que, si je demande à mon frère de me laisser retourner à l’école, il ne me renvoie chez mes parents ».

Éducation

À Zanzibar, l’éducation de base est obligatoire pendant 10 ans – six ans en primaire et quatre au secondaire – mais aucune disposition légale n’en garantit l’application. Les coûts associés, comme pour l’achat des uniformes, excluent également les pauvres.

Fishermen offload their stock off the Zanzibar coast
Photo: Ann Weru/IRIN
De nombreux enfants travaillent dans le secteur de la pêche
Selon le plan d’action national (PAN) de 2009-2015 pour l’élimination du travail des enfants, l’impression de n’obtenir que de faibles bénéfices de l’éducation signifie que les parents et les enfants accordent plus d’importance aux gains à court terme engendrés par le travail des enfants qu’à l’éducation.

« Pour la plupart des enfants qui ne vont pas au-delà de l’éducation de base, les perspectives d’emploi bien rémunéré sont minimes », est-il écrit dans le plan. Cela contribue à la faible demande de scolarité et aux taux élevés de décrochage.

Selon M. Maman, de Save the Children, il n’est pas facile de situer la limite entre le travail des enfants et le travail domestique. « La raison est que certains enfants travaillent puis vont à l’école. D’autres ne travaillent pas, mais sont en situation d’exploitation », a-t-il expliqué.

Certains habitants considèrent également le travail comme une sorte de formation pour préparer les enfants à de futurs emplois, comme la pêche.

Sensibiliser la population

Fatma Rashid, chargée de liaison pour l’OIT à Zanzibar, a dit à IRIN que le travail des enfants était un problème important, mais que la population en était peu consciente.

« Nous avons recours aux médias pour les sensibiliser, nous réalisons des séminaires…, nous invitons les parents et les shehas [chefs locaux] à retourner chez eux et éduquer les autres », a dit Mme Rashid.

L’OIT est en train de concevoir un programme scolaire pour informer les écoliers de ce problème, a-t-elle dit.

Selon le PAN, la faible capacité de mise en oeuvre et le manque de coordination entre les organisations, ainsi que la méconnaissance du droit des enfants et l’application insuffisante des lois et des règlements, doivent être pris en compte.

Le droit du travail a été principalement appliqué dans les secteurs formels, mais pas dans les secteurs informels et traditionnels, où sont employés la plupart des enfants.

Le PAN prévoit d’aborder ces problèmes et de revoir le programme scolaire pour mieux répondre aux besoins des communautés locales dans l’optique d’augmenter les inscriptions et la persévérance scolaire.

Un comité directeur composé de hauts responsables des organisations concernées fournira des éléments d’orientation pour la mise en application du plan.

« La question de la protection des enfants relève de plusieurs départements. Il faut augmenter la coordination nationale entre les différents acteurs et sensibiliser les habitants pour qu’ils signalent les cas de maltraitance d’enfants », a dit M. Maman.

« Il devrait y avoir un cadre juridique rendant obligatoire le signalement pour toute personne ayant été témoin de ce genre de cas ».

Asha Aboud Mzee, de l’organisation non gouvernementale Catalyst Organization for Women Progress in Zanzibar, a dit que les femmes devraient être mises à contribution. « Si quelque chose arrive, elles [les femmes] ne savent pas où le signaler », a-t-elle dit.

aw/mw/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join