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« Même si on a peur, on n’a pas le choix »

A woman and her children among hundreds who on 4 September 2009 fled the neighbourhood of Diabir just outside Casamance's main city of Ziguinchor, after clashes between the army and separatist rebels Nancy Palus/IRIN
Le village de Baraf, dans la région de la Casamance au Sénégal, ne compte plus aucun habitant, à l’exception d’un groupe de séparatistes armés – et de la famille Goudiaby.

Ousmane Goudiaby, sa femme et cinq de leurs enfants s’occupent chaque jour de leurs cultures, ne se laissant pas arrêter par la peur des mines terrestres, qui peuvent se cacher dans le sol au milieu des racines des anacardiers. Depuis les années 1990, les mines terrestres sont une caractéristique courante et dévastatrice du conflit entre l’armée sénégalaise et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), tuant ou mutilant des habitants, et empêchant des milliers de personnes de cultiver leur terre.

Les 1 040 habitants de Baraf ont fui les affrontements dans leur village en août 2009, mais en novembre, M. Goudiaby a décidé de ramener sa famille à la maison, bien que les combattants du MFDC soient encore là. D’autres villageois ont dit qu’ils avaient interprété l’avertissement du MFDC, qui conseillait de « ne pas rentrer au village en voiture ou en charrette à cheval » comme un signal indiquant que la route était minée.

« Nous sommes rentrés à Baraf parce que sinon nous n’aurions rien eu à manger », a dit M. Goudiaby à IRIN. « Dans le village, nous avons un grand jardin où nous faisons pousser des légumes. J’avais peur qu’il ne soit détruit par les feux de brousse.

« Je suis rentré pour sauver mes cultures parce que c’est ma vie. Je suis fier d’être chez moi. Il n'y a pas de violence, que ce soit avec les militaires ou avec les rebelles. Quand je me lève le matin, je me concentre simplement sur mon travail.

« Il pourrait y avoir des mines ; je ne suis pas sûr.

« Je possède des rizières mais maintenant je ne peux plus y aller, j’ai peur d’être pris dans les combats entre l’armée et les rebelles. J’ai peur de recevoir une balle perdue.

« Avant, les gens de la ville venaient directement [dans notre village] acheter les fruits de nos vergers et le riz de nos rizières. Mais aujourd’hui, plus personne ne vient.

« Même si on a peur, on n’a pas le choix. De toute façon la mort nous trouvera tous, où que nous soyons. Quand on est chez soi, on est plus à l’aise.

« Mais mes enfants ne vont pas à l’école. [L’école de Baraf est fermée à cause du conflit.] Cela me fait de la peine qu’ils ne puissent pas aller à l’école et apprendre.

af/np/am/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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